Mauvaise gestion des ressources matérielles et financières à la CENA : Dge, des bouches trop larges bouffent l’argent des Béninois

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Même le brigand le plus stupide du quartier n’aimerait pas se retrouver dans une situation embarrassante d’un flagrant délit de vol. S’il échoue à s’en préserver, il tentera à coup sûr de s’en défendre malgré sa prise avec la main dans le sac. Dans le dossier relatif au paiement illicite des frais d’entretien de repas qui ébranle la Direction générale des élections (Dge), la culture de l’irresponsabilité semble prendre le pas. Personne ne veut reconnaître le péché encore moins aller à la repentance et espérer le pardon. En effet, lors des élections législatives du 8 janvier 2023, certains agents désignés pour la réception des matériels et documents électoraux ont perçu des frais d’entretien de repas en violation des dispositions du décret n° 2007-155 du 3 avril 2007.

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L’analyse des faits révèle qu’en plus de leurs salaires et des primes régulièrement perçus, certains agents ont encore bénéficié de ces frais d’entretien de repas. Ainsi pour une même activité électorale, des agents ont été payés trois (3) fois avec l’argent du contribuable public béninois. L’abus est là. Le peuple qui souffre pour payer ses impôts n’est pas prêt à rester passif devant l’œuvre des bouches trop larges de certains agents de la Dge qui mettent la main dans la caisse de façon illégale. Mais la situation ne semble pas être prise au sérieux par le président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Sacca Lafia qui apparemment banalise les révélations faites sur la mauvaise gestion des ressources financières à la Dge.

Bien au contraire, l’attitude du président de la Cena sonne comme une caution à la magouille financière dénoncée à la Dge et un encouragement à faire de la rétention d’informations au mépris du Code de l’information et de la communication. Les dessous lugubres de cette affaire de paiement illicite des frais d’entretien de repas renseignent sur la mauvaise gestion des ressources financières à la Cena. C’est d’ailleurs le fait précis mis en lumière par le journal Le Potentiel dans ses publications. Loin des ridicules guerres de fixation sur des individus, le quotidien s’attèle à mettre le point d’orgue sur les magouilles financières et les maladresses administratives. Il n’y a pas de fumée sans feu.

La Direction générale des élections avait elle-même annoncé les couleurs des dysfonctionnements internes avec une procédure contre la Personne responsable des marchés publics (Prmp). Ce dernier sera finalement exclu de la commande publique par l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). Le Département enquête et Investigation (Dei) du quotidien Le Potentiel qui déjà faisait une veille informative à propos de la gestion des ressources allouées à la CENA s’est alors engagé à aller au-delà des soupçons. C’est donc au bout d’une procédure d’investigation respectueuse de la démarche contradictoire que le Dei a décelé ce délit financier de paiement illicite des frais d’entretien de repas. Chose étonnante, depuis que les révélations sur la magouille financière ont fuité dans la presse, le Directeur général des élections, Boucary Abou Soulé Adam, signataire de la décision de paiement des frais d’entretien de repas, n’a pas cru devoir inviter l’inspection générale des finances (Igf) à venir auditer les comptes.

Pas plus qu’il n’a pas aussi daigné inviter la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet) à se saisir du dossier. Ce choix aurait permis à l’Igf et à la Criet d’attester que la gestion des ressources matérielles et financières à la Dge est clean. Mais rien. Si la Dge elle-même ne prend pas l’initiative de s’ouvrir à l’audit et que d’ailleurs, son directeur avait usé de subterfuges pour refuser de répondre aux questions du Dei du journal Le Potentiel, c’est qu’il y a anguille sous roche. Ça sent vraiment mauvais. Seuls ceux qui ont des choses à cacher ou qui se reprochent des choses qui pourraient leur être préjudiciables se referment sur eux-mêmes. La Cena est une institution publique chargée d’organiser les élections. Elle fonctionne sur la base des fonds publics mobilisés grâce aux impôts des populations. Les agents qui travaillent à la Cena sont payés par le contribuable public. À cet effet, aucune loi d’omerta ne saurait être pratiquée ou tolérée quant aux documents et informations liés à la gestion des fonds alloués.

Un hurluberlu pour une campagne de mensonges

Pas besoin d’une explosion des armes supersoniques utilisées dans la guerre russo-ukrainienne pour souffler le tissu de mensonges malheureusement présenté ces derniers jours au peuple béninois dans ce dossier de magouilles financières à la Dge. Les révélations faites avec des références de décision et des décrets ont tellement troublé le sommeil de certains agents incriminés qu’ils ont été obligés de solliciter les services d’un hurluberlu pour une sale besogne. L’homme, l’hurluberlu, en question est bien connu dans les milieux de ghetto. Nos sources le décrivent comme étant un fumeur patenté du chanvre indien. C’est malheureusement un tel personnage qui a été commis en échange d’une modique somme d’argent pour semer le doute dans l’opinion publique et tenter de maquiller la vérité sur la magouille financière. Fort heureusement, le langage approximatif, le style peu cohérent et la grossièreté des mensonges n’ont séduit personne à la lecture du texte rédigé et distillé dans les médias.

Sinon, comment comprendre que dans un texte censé disculper, les auteurs tombent aussi bas en affirmant que les décrets sont frappés par le sceau de confidentialité. Pis, comment comprendre que l’on dise, en étalant sur les réseaux sociaux et médias sans honte, une plaie d’ignorance, pour affirmer que les décisions prises au sein de la CENA seraient frappées par le sceau de confidentialité. Surtout qu’en l’espèce, il s’agit d’une décision signée par le Dge pour ordonner le paiement illicite des frais d’entretien de repas. Dans la vie, le bon sens recommande que les tricheurs reconnaissent qu’ils sont dans la déviance, qu’ils fassent amende honorable, leur mea culpa et peut-être espérer que la sentence soit moins forte. Mais ce bon sens a déserté le forum dans l’attitude des responsables de la Dge et de la Cena qui eux, ont préféré s’adjuger les talents hideux d’un hurluberlu pour tenter de nier en bloc dans un langage de caniveau, le délit financier.

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À comportement de cafards, la rédaction du journal Le Potentiel veut se trouver dans l’obligation d’adopter l’attitude de tapette. Le contenu proposé et distillé dans la presse en guise de ‘‘répliquette’’ suite aux révélations accablantes tente de faire croire que Le Potentiel a diffamé. Curieusement, les auteurs de textes truffés de mensonges n’ont pas pris la décision d’attraire le journal devant les juridictions pour diffamation. Ç’aurait été le réflexe d’un accusé qui estime qu’il est blanc comme neige. Mais les preuves sont là. Les textes et les décisions sont référencés dans les différentes publications. Cela ne saurait en être autrement.

Car le Dei du journal Le Potentiel a travaillé sur quatre (4) dossiers concernant les malaises à la CENA. La démarche suivie est rigoureuse. L’affaire des frais d’entretien de repas n’est qu’une première phase de révélations sur une série d’articles d’enquêtes déjà finalisées et mises au frigo. Une fois l’avis motivé du Dei et du département juridique du groupe de presse obtenu, les autres faits suspects qui accablent la Cena seront proposés aux lecteurs du journal.

Le Dei et journalisme pro qui dérangent

Toute démarche d’investigation demande de la rigueur. Au Département enquête et Investigation (Dei) du journal Le Potentiel, aucune information n’est publiée si elle ne passe par le filtre cartésien basé sur les règles du journalisme professionnel. Il ne s’agit pas d’un travail d’amateur.

Sur le cas de la CENA, les publications faites sont le fruit des lois d’investigation. En cela, on peut comprendre que des gens n’ayant fait aucune lecture objective et sous le poids d’une manipulation aillent jusqu’à affirmer que des décrets ou que la décision d’une institution publique sont frappées par le sceau de confidentialité. L’ignorance tue. Le Dei s’est justement engagé pour apporter la lumière aux populations qui ne doivent pas tomber dans le piège de prétendus  »hommes à écrire  » payés pour dissimuler des vérités par médias.

Le contribuable béninois est vent debout et attend que des procédures disciplinaires, administratives et judiciaires soient engagées contre les acteurs trempés dans la gadoue financière à la Dge. Étant donné que les salaires et les primes apparemment ne suffisent plus pour contenter certains agents de la Cena qui ont décidé de se servir illicitement dans la caisse publique, il est peut-être temps de reprendre le processus de recrutement des différents directeurs de la Cena.

Les nouvelles recrues auront peut-être la bouche moins large et les fonds publics en seraient sécurisés. Quoi qu’il en soit, de nouvelles révélations s’annoncent croustillantes sur la gestion des ressources allouées à la CENA. À suivre…

Brivaël Klokpê Sogbovi

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