Mise en formation des enseignants du secondaire dans les ENS et instituts : Reconnaissance des diplômes professionnels : le plaidoyer des enseignants

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(Avec des Bapes et Capes obtenus à titre payant, certains stagiaires méritent un traitement particulier)

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Cris de détresse de plusieurs dizaines d’enseignants en activité dans le sous-secteur de l’enseignement secondaire. Réunis au sein du Collectif des enseignants ACDPE stagiaires détenteurs de diplômes professionnels obtenus à titre payant dans les Écoles normales supérieures (Ens) et autres instituts de formation, ces enseignants retournés en formation depuis quelques mois sont dans une situation confuse. Aux prises avec le sérail institutionnel, ce groupe d’enseignants reste insatisfait quant à l’actualisation de leurs diplômes professionnels obtenus avant leur mise en formation.

Nantis des diplômes de Licence et de maîtrise, ces enseignants qui sont allés décrocher les diplômes professionnels (Bapes, Capes) à leurs propres frais peinent aujourd’hui à jouir de la reconnaissance desdits diplômes professionnels par leur ministère de tutelle. Conséquence, ils sont contraints à reprendre à nouveau, sans aucune exemption ni aménagement pédagogique spécial, la formation au même titre que leurs collègues enseignants n’ayant jamais mis pied dans les Écoles normales supérieures. On le sait, depuis décembre 2022, le gouvernement, à travers le ministère des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle (MESFTP), a mis en formation les Élèves Professeurs Adjoints (EPA) et les Élèves Professeurs Certifiés (EPC) des promotions 2012, 2014, 2016 et autres retardataires d’autres promotions recrutés respectivement sur la base des diplômes académiques à savoir la Licence et la Maitrise.

À terme, certains enseignants doivent décrocher le BAPES (Brevet d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement Secondaire) et pour certains le CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement Secondaire). Dans ce cadre, environ 2000 enseignants ont été mis en formation sur les sites des Écoles Normales Supérieures (ENS) de Porto-Novo pour les enseignants des matières littéraires et de Natitingou pour ceux des matières scientifiques, de l’Institut National de l’Education Physique et Sportive et de l’École Normale Supérieure de l’Enseignement Technique (ENSET) de Lokossa. Les stagiaires s’y retrouvent pendant les congés et les vacances pour les différentes activités.

Trois regroupements ont déjà eu lieu à savoir en décembre 2022, en avril 2023, et août 2023. Sur l’effectif d’environ 2000 enseignants, nos sources informent qu’il y a plus d’une centaine qui ont déjà suivi la formation à leurs propres frais et obtenu les diplômes professionnels pour lesquels ils sont mis en formation. Ces enseignants ont été formés dans les mêmes écoles où ils sont encore retournés par le gouvernement pour des aptitudes et diplômes déjà acquis. Certains ont même subi avec succès des examens organisés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS).

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Face à cette réalité, on se pose des questions sur la pertinence du choix qui consiste à renvoyer ces enseignants suivre pour une deuxième fois la même formation avec des pertes financières énormes pour l’État ? Ne serait-ce pas plus judicieux, en plus de préserver l’intégrité et les normes éthiques des universités ayant déjà formé ces enseignants, d’instruire les écoles et instituts à procéder à l’actualisation des diplômes des stagiaires mis en formation et ayant déjà obtenu leurs diplômes à titre payant ? La reprise intégrale de la formation imposée à la centaine d’enseignants déjà détenteurs de diplômes professionnels soulève des questionnements. Soumis à cette situation confuse, le Collectif des enseignants ACDPE n’est pas resté passif suite à l’action contrainte du ministère de l’enseignement secondaire qui a pris la note circulaire n°540 du 15 mars 2023.

Cette note qui rappelle les conditions réglementaires de mise en formation au profit des enseignants n’arrange en rien la situation des stagiaires ayant obtenu des diplômes professionnels. Suite à ladite note, les stagiaires recrutés avec Licence et détenteurs du BAPES et ceux recrutés avec Maitrise et ayant obtenu le CAPES à titre payant, donc titulaires des diplômes professionnels en adéquation avec les besoins du sous-secteur, c’est-à-dire des diplômes professionnels pour lesquels ils sont mis en formation ont écrit à la Direction de l’Enseignement Secondaire Général (DESG), au MESFTP, au MESRS. Leur demande est simple : la reconsidération de la situation des stagiaires détenteurs des diplômés professionnels en adéquation avec ceux pour lesquels ils sont mis en formation en vue de la prise en compte et de l’ actualisation de leurs diplômes à l’issue de la formation tout en les épargnant de la reprise intégrale de toutes les étapes de la formation.

Le 17 avril 2023, des correspondances ont été transmises aux autorités. Le Collectif a aussi adressé le même plaidoyer au DC du MESRS, au Directeur du DESG à leur passage dans les écoles et instituts. Le dossier est aussi connu des différentes confédérations syndicales. En dépit de diverses initiatives, les stagiaires détenteurs de diplômes professionnels sont loin de voir le bout du tunnel. Ils sont retournés en formation dans les mêmes écoles où ils avaient été formés. Ces stagiaires sont contraints à se rendre sur les sites de formation, à reprendre les cours, subir aussi les évaluations et les inspections pédagogiques. Face au blocus institutionnel, le Collectif s’en remet à l’arbitrage du Chef de l’État.

De lui, le Collectif attend une autorisation spéciale des Ens et instituts concernés à procéder à la prise en compte et à l’actualisation de leurs diplômes obtenus à titre payant. Par ailleurs, le soutien financier de l’État est aussi sollicité par ces enseignants afin de faire face aux exigences de la formation.

B.K.S

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