Intégration du Bénin à l’alliance 8.7 de l’OIT sur l’élimination du travail des enfants en 2025 : la feuille de route désormais entérinée
L’ intégration du Bénin à l’alliance 8.7 de l’OIT sur l’élimination du travail des enfants en 2025 tend vers une réalité. Le processus de réussite de cette mission a été élaboré à la salle de conférence du 4ème étage de la tour administrative B, un atelier d’élaboration de la feuille de route . C’est autour des assises ayant réuni les différents acteurs au ministère du travail et de la fonction publique, du jeudi 23 au vendredi 24 novembre 2023.
L’objectif général de l’atelier est de contribuer à accélérer le processus d’élimination du travail des enfants au Bénin par l’élaboration de la feuille de route d’intégration du Bénin à l’Alliance 8.7. Il s’agit d’identifier les priorités nécessaires à l’intégration du bénin à l’Alliance 8.7 en vue de l’élimination du travail des enfants tout en précisant les personnes responsables de mise en œuvre, de faire une évaluation financière des actions prioritaires avec identification des sources de financement, de définir un mécanisme de suivi évaluation de la mise en œuvre des actions ; d’adopter la feuille de route pour l’intégration du Bénin à l’Alliance 8.7 de l’OIT.
Pour ce faire, une communication sur le thème l’ODD 8 et l’intégration à l’Alliance 8.7 de l’OIT : « quels enjeux pour les Etats pionniers » ? a été présenté par Frédéric LAPEYRE, Directeur du bureau de Pays de l’OIT pour la Côte-d’Ivoire, le Bénin, le Burkina-Faso, le Mali, le Niger et le Togo.
A l’ouverture des travaux, Innocent Assogba, Président de l’Observatoire Inter-Syndical de Suivi de l’Application des Conventions de l’OIT sur le Travail des Enfants (OBISACOTE) a remercié les différents acteurs pour le travail effectué jusqu’ici, tout en réaffirmant l’engagement des travailleurs à poursuivre le combat en ce qui concerne la lutte contre le travail des enfants. L’engagement est aussi renouvelé du côté des employeurs selon Laure ADOUKONOU, la représentante du Conseil National du Patronat du Bénin (CNP-Bénin). « C’est un chantier périlleux et exaltant et nous remercions Madame le Ministre du Travail et de la Fonction Publique et toute son équipe ainsi que les différents partenaires à savoir l’OIT et l’UNICEF dont leur présence parmi nous témoigne leur engagement à œuvrer pour la concrétisation de ce souhait porté non seulement par le gouvernement de notre pays mais par tous les acteurs du monde du travail ici présent », a-t-elle affirmé. Parlant du travail des enfants, le représentant de la Représentante de l’Unicef Serge AKPAKA a rappelé que c’est un phénomène mondial contre lequel s’est engagée la communauté internationale qui depuis plusieurs années, a fait un effort considérable pour réduire son ampleur et ses conséquences. Selon lui, ce phénomène écorche la renommée du Bénin au plan international et il est primordial de redoubler d’efforts pour l’enrayer. Il a par ailleurs réaffirmé la disponibilité de l’Unicef à contribuer aux côtés du gouvernement du Bénin et des autres partenaires pour la protection et la promotion du droit de chaque fille et de chaque garçon du Bénin.
Frédéric LAPEYRE, le Directeur Bureau Pays de l’Organisation Internationale du travail pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo, salue quant à lui, l’engagement du Gouvernement de faire du Bénin un des pays pionniers de l’Alliance 8.7, pour accélérer l’éradication du travail forcé, de l’esclavage moderne, de la traite des êtres humains et du travail des enfants. Il a de ce fait rassurer que comme par le passé, l’engagement technique de l’OIT sera sans faille.
Selon le Directeur de Cabinet Victorin HONVOH représentant le Ministre du Travail et de la Fonction Publique, la décision du Bénin d’intégrer l’Alliance 8.7 pour y jouer un rôle de pionnier en parfaite adéquation avec le contexte national est fondée sur les considérations telles que :
- La mise en œuvre du programme d’actions du Gouvernement (2021-2026) à travers son pilier 3 intitulé « Poursuivre l’amélioration du bien-être social des populations » ;
- Les résultats des politiques de protection sociale développées depuis 2016 qui ont eu des impacts positifs sur la lutte contre la traite, le travail des enfants, le travail forcé ou obligatoire faisant passer le taux de prévalence nationale de 52,5% en 2014 à 19,9% en 2022 selon les résultats des enquêtes MICS (Multiple Indicator Cluster Survey) ;
- la mobilisation générale des acteurs nationaux réunis au sein de Comité Directeur National de lutte contre le travail des enfants en vue de gagner le pari de 2025 ;
- Le soutien des Nations-Unies au Gouvernement du Bénin à travers divers appuis techniques et financiers fournis par ses agences spécialisées en l’occurrence l’OIT et l’UNICEF.
Pour mémoire, les Nations-Unies ont lancé en 2015, le programme de développement durable 2015-2030 axé sur 17 objectifs de développement durable (ODD). L’objectif n° 8 relatif au travail décent vise à promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous. La cible 7 de l’ODD 8 quant à elle, engage les Etats membres de l’OIT à prendre des mesures immédiates et efficaces en vue de supprimer le travail forcé, mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite des êtres humains, interdire et éliminer les Pires Formes de Travail des Enfants, y compris le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats et, d’ici à 2025 mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes. C’est donc pour donner un contenu réel à la réalisation de cette cible que l’OIT a créé en septembre 2016, l’Alliance 8.7 pour mobiliser les Etats membres à accélérer la marche vers l’élimination effective du travail des enfants d’ici à 2025. L’appel à l’action de Durban en vue de l’élimination du travail des enfants, lancé à l’issue de la 5ème conférence mondiale sur le travail des enfants tenue en Afrique du Sud en mai 2022 vient renforcer la mobilisation générale des Etats vers l’atteinte de cette cible.