Fabrication de fausses plaques et cartes grises de voitures : 2 « gros morceaux » jetés en prison, un policier poursuivi sans mandat

L’Agence nationale des transports terrestres (Anatt) et la douane béninoise, deux structures stratégiques dans les opérations d’achat de véhicules au Bénin ont des concurrents de taille. Dans le circuit illicite, des réseaux de faussaires opèrent à travers une filière de fabrication de fausses plaques et cartes grises de voitures. Mais les acteurs de la chaîne pénale veillent au grain. La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a déposé en prison ce vendredi 5 janvier 2024 deux gros morceaux.

Il s’agit des sieurs Bachirou Takpa alias Gado et de Henock Zofoun. Un troisième acteur, Sosthène Agonsanou, fonctionnaire de police, est poursuivi sans mandat de dépôt dans le même dossier par la CRIET. Les mis en cause ont été interpellés fin décembre 2023 à la suite d’une plainte d’un propriétaire de véhicule. Pour l’achat de sa voiture, le plaignant avait recouru aux services d’un transitaire pour les formalités administratives. Mais c’était un appât.

Le transitaire sollicité serait au cœur d’un vaste réseau de fabrication de fausses plaques et cartes grises. Le plaignant apprendra plus tard, au Centre national de sécurité routière (Cnsr), lors d’une visite technique, que la carte grise de son véhicule était fausse et n’a jamais été intégrée dans la base de données.

Les faussaires avaient alors empoché les sous et ont tout simplement fourni de fausses pièces à l’acheteur de véhicule. Celui-ci, en colère, va alors saisir les autorités judiciaires par une plainte. C’est alors qu’au bout de quelques jours, les fabricants de fausses plaques et cartes grises de voitures ont été mis aux arrêts. Les enquêtes et aveux des mis en cause révéleront qu’il s’agit d’une vraie ingénierie d’arnaque. Le réseau de faussaire est organisé en chaîne de voleurs, de transitaires, de peintres, de spécialistes en mécanique auto, de spécialistes en écriture sur la ferraille, etc.

Les membres du réseau conjuguent leurs compétences au service du mal pour falsifier les numéros de châssis pour des véhicules volés, le trafic des plaques d’immatriculation, la confession frauduleuse de plaques, etc. Les premiers éléments d’information permettent de rendre compte que le même réseau piloté par Bachirou Takpa alias Gado et Henock Zofoun a des connexions avec le marché de vente des  » casses’.

Le réseau qui a ses répondants sur le marché des casses gorgés de véhicules accidentés et autres voitures hors d’usage. Nos sources informent que le réseau de faussaires achète sur ces marchés de casse des plaques et le livret de bord entre 200 et 300 mille francs CFA. Ensuite, ils s’en vont payer des véhicules de même marque sur les parcs automobiles.

La suite, c’est de mobiliser les membres du réseau pour falsifier et rendre conforme le numéro du châssis du véhicule payé à la plaque payé sur le marché des casses. C’est donc une vraie machine de fabrique de faux dans le secteur automobile. Les autorités judiciaires notamment celles de la brigade économique et financière (Bef) sont en pleine procédure pour démasquer tout le réseau. Pour l’heure, les deux inculpés séjournent à la prison civile d’Akpro Missérété en attendant la prochaine audience à la CRIET.

Le policier poursuivi sans mandat de dépôt n’est pas sorti d’affaire, renseigne une source qui évoque son rôle présumé dans les visites techniques  » de bras longs » au niveau du Cnsr. À suivre.

B. K. S