Présidentielle de 2026 : Boko, Djogbénou, Wadagni, Dagnon, le clash fatal pour la mouvance

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Le mur de la mouvance, tel celui de Jéricho dans les saintes Écritures de la bible va-t-il s’écrouler en 2026 ? Rien n’est moins sûr au regard des jeux d’acteurs lisibles en surface et en dessous dans le périmètre de la mouvance présidentielle. Si les élections législatives et communales ne sont pas moins importantes pour les acteurs, les figures de proue, elles, ont dans leur viseur le fauteuil de l’actuel occupant de la Marina. Le Président de la République Patrice Talon va arriver au terme de son contrat avec le peuple béninois. Une fin de second mandat présidentiel qui décuple aussi les appétits dans son cercle rapproché et élargi.

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«Je ne serai pas inactif en 2026 », confiait le Président Patrice Talon en décembre 2023 à l’occasion d’une émission télévisée. Clairement, le Chef de l’État qui nourrit le vœu de la sécurisation de ses réformes n’entend pas rester passif pour céder le fauteuil présidentiel à  »n’importe qui ». L’équation du dauphinat se dresse désormais devant un Patrice Talon qui a démontré sa capacité à maîtriser le jeu politique au cours de ses deux mandats. Mais, en 2026, les données changent. Tout comme ses prédécesseurs dans la fonction d’État, Patrice Talon fera probablement face à des soutiens convaincus et fidèles jusqu’au bout, mais aussi à des soutiens qui profitant des vulnérabilités inhérentes à toute fin de mandat voudront faire à leur aise.

C’est ici que la succession du Président Patrice Talon s’accommode à un virage dangereux avec à la clé des fissures fatales.

L’après-Talon ou la fin d’un système ?

En démocratie, il n’y a pas de règne infini. Les mandats sont bien encadrés par la constitution. Dans la tête des Chefs d’État démocrates dans l’âme, le grand jour du départ résonne telle une cloche à mesure où les partisans annoncent les couleurs de la succession. Quand bien même Patrice Talon reste focus sur les enjeux de développement, il n’ignore pas les bruits de couloirs et l’intensité des mouvements dans la mouvance.

À  »égale distance » avec tous les prétendants au fauteuil présidentiel, Patrice Talon est contraint, par la force des choses, d’avoir un regard mesuré sur un quatuor : l’ami personnel du Chef de l’État Olivier Boko ; l’ancien Garde des Sceaux, ancien président de la Cour constitutionnelle, avocat personnel du Chef de l’État et actuel Président du parti UP le renouveau, Joseph Djogbénou ; le ministre d’État en charge des finances Romuald Wadagni et Joannes Dagnon, Expert-comptable, économiste, cousin et conseiller spécial du Chef de l’État. Qui de ces quatre hommes emportera l’onction du Président Patrice Talon pour la succession ? Au sein de la mouvance, des clans de soutien de forment autour des quatre personnages.

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Dans la famille présidentielle, Joannes Dagnon ferait l’unanimité. Ici, les liens de sang ont tôt fait de guider le choix. Depuis 2016, Romuald Wadagni a réussi à entrer dans l’estime du Président de la République qui l’a d’ailleurs fait ministre d’État. « C’est le bon petit de Talon », clame-t-on dans les allées du pouvoir. Joseph Djogbénou qui s’est bâti un parcours fulgurant en occupant successivement des postes de prestige dirige aujourd’hui une grosse machine politique UP le renouveau avec des députés, des maires et des élus locaux. Avocat et universitaire, Joseph Djogbénou a ses réseaux de soutien dans le rang des millions d’étudiants et des enseignants du supérieur. Reste Olivier Boko dont la proximité avec Patrice Talon est si vieille que d’aucuns disent de Boko qu’il est le jumeau ou la bouche du Président. Sur le terrain, des mouvements de masse se multiplient pour susciter la candidature de Olivier Boko.

Quatre prétendants de taille avec des atouts à faire valoir

Un véritable dilemme pour le Chef de l’État. Qui choisir, qui laisser? Une question casse-tête d’autant plus que le choix de l’un au détriment de l’autre présente des risques d’implosion au sein de la mouvance. Frustration, colère, rébellion, révolte, mésentente, désobéissance sont des épreuves qui attendent la mouvance présidentielle au tournant de 2026 avec le choix d’un dauphin.

Il s’agit d’un challenge qui peut se révéler fatal avec une perte de pouvoir. La mésentente et les soutiens hypocrites au tournant des élections de fin de mandat profitent toujours à l’opposition. Le système de la Rupture n’est pas à l’abri d’une débandade totale dans le rang des militants comme en 2016 où le système Yayi a volé en éclat. Le rejet de la candidature par exemple de Olivier Boko pourrait l’envoyer directement dans les bras de l’opposition. Boni Yayi, Président du parti Les Démocrates et Olivier Boko sont liés par la religion. Ils sont tous deux des chrétiens évangéliques. Un rapprochement entre les deux hommes n’est pas à exclure.

Les pasteurs pourraient facilement aider Yayi et Boko à sceller des accords. Des accords surprenants entre des dauphins déçus de la mouvance et d’autres acteurs hors cercle ne sont pas à exclure.

L’effondrement total du système de la rupture est à craindre si le choix du dauphin n’est pas le produit d’un consensus. 2026 s’annonce comme un tournant dangereux qui pourrait conduire les mouvanciers d’aujourd’hui dans l’opposition dès la proclamation des résultats de l’élection présidentielle.

Brivaël Klokpê Sogbovi

SWEDD

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