Mise en retraite d’office de centaines d’agents des Forces de défense et de sécurité béninoises : 500 mille FCFA/mois, l’appât des terroristes pour les agents retraités
Les groupes extrémistes et terroristes qui opèrent dans la sous-région et qui frappent depuis peu les pays côtiers ne manquent pas d’imagination. Pour consolider leur stratégie de dissémination de la peur, ces groupes procèdent par infiltration, mais aussi à des recrutements massifs afin de livrer leur guerre asymétrique aux conséquences dramatiques pour les États. Pour implanter des réseaux locaux, ces groupes intégristes jouent sur des malaises internes et ciblent des groupes d’individus ayant quelque raison de nourrir des sentiments de frustration.
C’est justement sur cette fibre que les groupes terroristes qui frappent certaines régions du Nord-Bénin veulent s’appuyer. La cible choisie cette fois-ci est atypique selon nos sources. Il s’agit des fonctionnaires des Forces de défense et de sécurité béninoises (FDS) envoyés d’office à la retraite par le gouvernement il y a quelques jours. Plusieurs centaines (policiers, douaniers, agents des eaux et forêts, militaires) de divers grades ont été poussés à retraite d’office alors qu’ils n’ont pas atteint le plafond maximal en termes d’âge ou d’année de service régulier.
Le gouvernement a tout de même appliqué une loi datant de 2020 pour prononcer cette mise en retraite d’office des fonctionnaires des Forces armées béninoises. Depuis, l’ambiance est lourde dans le rang des agents mis d’office à la retraite. Partagés entre sentiments de frustration et d’injustice pour la plupart, ces agents seraient désormais la cible privilégiée des groupes terroristes. Selon plusieurs sources concordantes du département enquête et Investigation (DEI) du groupe de presse Le Potentiel, certains groupes terroristes s’apprêteraient à lancer une vaste campagne de recrutement dans les rangs de ces agents retraités. Il s’agit d’hommes formés à la manipulation des armes et ayant capitalisé de l’expérience quand ils étaient en fonction dans l’armée régulière béninoise.
Un tel profil intéresse particulièrement les groupes terroristes, renseignent plusieurs sources. Pour ce faire, un salaire mensuel de 500.000 francs CFA serait proposé pour convaincre les agents mis d’office à la retraite. Dans un contexte de morosité économique et où certains des agents poussés vers la porte de la retraite ne gagnaient peut-être pas 500.000 francs CFA par mois, le recrutement lancé par les groupes terroristes risque de connaître un succès.
Il n’est pas à exclure que certains agents parmi les centaines concernés par la décision de mise à la retraite d’office acceptent le contrat. Dans le même temps, l’élan du patriotisme et de la raison vont conduire d’autres agents à décliner cette offre. Accepter un salaire de 500.000 francs pour s’enrôler dans les groupes terroristes et revenir attaquer son propre pays que l’on a servi pendant plusieurs années est un choix suicidaire dont le paiement du prix par le karma sera incalculable.
Les agents ciblés par les groupes terroristes sont les premiers à le savoir. Leurs frères d’armes sont engagés sur le front de la guerre. Un combat farouche sans merci avec des équipes de pointe et un état psychologique à nulle autre pareille contre le mal terroriste. Dans cette lutte contre le terrorisme, c’est zéro cadeau pour l’ennemi et les terroristes sont neutralisés régulièrement par l’armée béninoise. Pour les agents qui vont mordre à l’appât des terroristes, ils savent qu’ils feront le choix d’un salaire de 500.000 francs CFA contre une mort assurée sous les tirs de l’armée régulière.
Face à la menace terroriste, tous les Béninois devraient revêtir un costume d’amour pour la patrie. Dans le rang des Forces armées béninoises en activité ou admises à la retraite, le patriotisme est encore plus une exigence. Tous ensemble, les FDS doivent éviter le piège du recrutement des groupes terroristes puis travailler à éradiquer ce mal sur le territoire national.
Dans un tel contexte, l’État se doit de renforcer le renseignement intérieur. Il n’est pas prudent de lâcher plus des centaines d’agents des FDS dans la nature avec les bruits de bottes qui entourent cette mise d’office à la retraite sans prendre des mesures drastiques de surveillance accrue. Il s’agit d’un devoir surtout quand on connaît les modes opératoires des groupes terroristes qui frappent les pays du monde. Vigilance !
B. K. S