Libération des espaces publics à Cotonou : le préfet Orounla muet sur le sort des biens saisis

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Alain Orounla, le préfet du département du Littoral est la cible des critiques portées par des citoyens relevant de son territoire de compétence depuis quelques semaines. Si l’autorité préfectorale est citée avec insistance dans les discussions en cours dans les rues de Cotonou, c’est bien en raison de son implication active dans les opérations de libération des espaces publics. En effet, dans le cadre des opérations de libération des espaces publics, le préfet Alain Orounla était à l’avant-garde d’une descente musclée le vendredi 6 octobre 2023 à l’étoile rouge et plus précisément dans la Vons de Radio Star.

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Au cours de cette opération de chasse aux occupants illégaux, nos sources apprennent que plusieurs objets de valeur ont été saisis. Chez les occupants illégaux, des ventilateurs sur pied, des matelas, des oreillers, des réchauds à gaz complet, des sacs de charbon et bien d’autres objets non négligeables ont été saisis. Des jours après cette opération, nos sources renseignent que certains occupants victimes des saisies se sont rapprochés de la préfecture. Ici, avec précision, les mêmes sources informent que l’interlocuteur serait l’un des assistants du préfet Alain Orounla qui aurait servi une réponse sèche aux occupants chassés dont les biens ont été saisis.

Alors que ces occupants illégaux sont venus prendre connaissance des différentes formalités ou amende à payer pour reprendre possession de leurs biens, l’assistant du préfet Alain Orounla leur aurait dit que les objets ramassés sont détruits. « Ne revenez plus jamais ici pour de telles réclamations », aurait lancé aux occupants chassés l’assistant du préfet du département du Littoral. Ne sachant plus à quel saint se vouer, ces occupants illégaux dépossédés de leurs biens ne cherchent qu’à connaître le sort réservé à leurs biens saisis sur les ordres du préfet Alain Orounla. Ces biens sont-ils récupérables ou non? Ces biens ont-ils été réellement détruits comme l’aurait signifié l’assistant du préfet Alain Orounla ? Ou alors, les biens saisis chez les occupants illégaux sont-ils parqués quelque part ou sont-ils en usage par des tiers? Toutes ces questions demeurent sans réponses et par conséquent dressent le lit à un flou autour de la gestion des biens saisis auprès des occupants illégaux lors des opérations de libération des espaces publics.

Pour tenter de lever ce flou, votre journal à travers le département enquête et Investigation (DEI) du groupe de presse Le Potentiel a saisi par correspondance, le 5 janvier 2024, le préfet Alain Orounla. Fidèle à son engagement de servir la vraie information au public et en respect du principe du contradictoire, une série de questions a été adressée au préfet du Littoral. L’équipe de rédaction de votre quotidien a demandé au préfet de donner des réponses claires sur le sort des biens saisis.

Les objets saisis auprès des occupants illégaux sont-ils détruits ? Sont-ils brûlés ? Où ont-ils été restitués ? Sinon, quel usage fait-on de ces biens ? Par ailleurs, la correspondance du journal Le Potentiel demande au préfet d’exposer les éléments de droit (base juridique) qui fonde la décision de destruction au cas où les biens seraient éventuellement détruits ou brûlés. Un certain nombre de documents ont été aussi demandés au préfet du Littoral.

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Il s’agit des copies de tous les procès-verbaux des saisines des objets auprès des occupants illégaux depuis la prise de service du préfet Alain Orounla ; l’arrêté préfectoral fixant les modalités de destruction ou d’usage à faire des objets saisis auprès des occupants illégaux ; les copies des procès-verbaux de restitutions et/ou de destruction des objets saisis. À l’heure où nous mettons sous presse, votre quotidien n’a jamais reçu une quelconque réponse de la part du préfet Alain Orounla. Le juriste et avocat de profession Alain Orounla a par ailleurs été ministre de la Communication. Il connaît mieux que quiconque les prescriptions légales contenues dans le Code de l’information et de la communication. Il sait que dès réception, il y a un délai fixe pour répondre à la correspondance d’un média qui souhaite avoir des informations à caractère public.

Mais depuis le 5 janvier 2024, le préfet n’a donné aucune suite à la correspondance du journal Le Potentiel. Un silence qui non seulement viole la loi, mais entretient davantage le flou autour de la gestion faite des biens saisis chez les occupants illégaux. En tant que délégant du pouvoir exécutif détenu par le Chef de l’État et le gouvernement entier dans le département du Littoral, le préfet Alain Orounla ne devrait-il pas donner l’exemple d’une autorité respectueuse des lois de la République. Que fait-il alors du droit du peuple à l’information reconnu et garanti par les lois ? Lui qui a été ministre de la Communication et qui est censé maîtriser par cœur le code de déontologie de la presse, a-t-il déjà oublié que son silence entrave la qualité du travail journalistique ?

La confusion règne en maître dans ce dossier face au silence méprisant de l’autorité préfectorale. Chez les occupants illégaux dépossédés, la seule exigence est de connaître au moins le sort réservé à leurs biens saisis. La situation laisse cours à des rumeurs qui souillent l’image même de la préfecture.

Face à cet état de choses, il apparaît plus qu’urgent de prendre des actes officiels connus de tous pour fixer les modalités de restitution ou de destruction des biens saisis lors des opérations de libération des espaces publics. La crédibilité des services de l’État en dépend.

Brivaël Klokpê Sogbovi

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