Flou dans la gestion des ressources à la Commission électorale nationale autonome: Auditer la Cena, le remède pour sécuriser l’argent du contribuable

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Les pâles copies d’informations suspicieuses sur la gestion des ressources de la Commission électorale nationale autonome (Cena) sont loin de changer de couleur. Si dans le dernier trimestre de l’année 2023, le Département enquête et Investigation (Dei) du journal Le Potentiel a, sur la base des informations concordantes, étalé un certain nombre de faits de souillure dans la gouvernance globale à la Cena, l’hémorragie n’est visiblement pas prête à s’arrêter.

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Au cours de ce premier trimestre de l’année 2024, les sources du Dei n’ont eu de cesse de confirmer une série de faits graves qui ne sont pas en phase avec l’orthodoxie financière et administrative à la Cena. Dans le fond, les griefs de l’année dernière n’ont pas pour autant changé. Point n’est besoin de rappeler par exemple le paiement des frais d’entretien de repas jugé illégal au regard des dispositions du décret n°2007-155 du 03 avril 2007 aux membres de la fameuse commission de réception des documents et matériels électoraux lors des législatives de 2023. C’est le Directeur général des élections en personne qui avait signé les documents autorisant ce paiement à ces agents ayant leurs salaires et leurs primes réguliers sur la base d’un contrat de travail à la Cena.

Au-delà de ce paiement qui n’est qu’un fait révélateur des zones grises dans la gestion des ressources à la Cena, d’autres faits avaient aussi conduit au débarquement de la Personne responsable des marchés publics (Prmp). Un proche collaborateur du président de la Cena, Sacca Lafia a aussi été exclu de la commande publique par l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). Mais depuis ce départ prématuré de la Prmp, les actes sérieux visant à voir clair dans la gestion peinent à s’observer. Comment l’ex-Prmp a-t-elle géré les ressources ? Quels sont ses actifs et ses passifs ? Y a-t-il mal donne ou alors tout a été rose? Cette dernière hypothèse est peu probable. Autrement, la Prmp n’allait pas être débarquée dans les conditions que l’on sait. Hélas ! Ni le Dge, autorité hiérarchique directe de la Prmp débarquée ni Sacca Lafia, président du conseil électoral et donc de la Cena n’ont visiblement engagé (on espère se tromper !) aucune opération d’audit de la gestion de l’ex-Prmp qui a été remplacé en 2023. Cette faille devrait être corrigée.

Les Béninois ont besoin de savoir comment les ressources financières ont été gérées par la Prmp débarquée de la Cena. Il s’agit d’un droit le plus absolu que le Président de la Cena et le Dge doivent travailler à garantir pour ne pas se rendre eux-mêmes coupables ou complices d’éventuelles irrégularités. D’autant plus que les nombreux courriers adressés à la Dge par le Dei du Potentiel dans le cadre des procédures d’investigation sont restés sans suite. À l’époque, nos sources informaient que ce silence des autorités de la Dge était un mépris délibérément prescrit au plus haut sommet de la Cena. Le Potentiel gêne par ses révélations sur le chaos qui caractérise la gestion des ressources allouées à la Cena.

Et pour bloquer l’aboutissement de l’investigation journalistique, plusieurs subterfuges sont trouvés pour faire de la rétention d’informations ou empêcher l’accès aux documents administratifs pourtant relevant du domaine public. Si les ressources de l’État béninois sont en souffrance, on a des raisons de croire aussi que celles des partenaires de la Cena le sont aussi. Dans la pratique, ce sont les mêmes hommes qui gèrent les ressources. Par conséquent, une opération d’audit devrait prendre en compte tous les fonds mis à la disposition de la Cena afin de s’assurer que les ressources ne tombent pas dans des poches indélicates. 2026 n’est plus loin.

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Pour la première fois, le Bénin organisera ses premières élections générales. Si le toilettage n’est pas fait au sein de la Cena notamment dans la gestion de la Direction générale des élections (Dge), le chaos administratif et les approximations qui jettent déjà du discrédit sur cette structure technique risquent de pourrir davantage l’ambiance avant les échéances électorales en perspective. Par ailleurs, l’efficacité recherchée avec la Cena – nouvelle formule est loin de combler les attentes. Si le Code électoral a fixé le cadre fonctionnel des deux organes de la Cena, les Béninois ont encore du mal à comprendre le rôle exact du Conseil électoral présidé par Sacca Lafia. Une Cena sous tension permanente avec les à-peu-près dans la gestion administrative oblige à questionner la responsabilité et l’utilité du Conseil électoral.

L’audit des comptes et de la gestion de la Cena s’impose. Les contribuables béninois souffrent pour payer les impôts qui sont par la suite mis à la disposition de la Cena. À quoi servent exactement ces fonds ? Au nom du droit de savoir, les citoyens doivent être informés. Le Président de la République, Patrice Talon, champion dans la lutte contre les magouilles et les errements, devra prendre ses responsabilités. Ni parents, ni ami, ni proches…

La colère présidentielle ne doit épargner personne. Sous la rupture, les fautifs doivent répondre de leurs actes sans demi-mesure. Et la Cena revient malheureusement au-devant de la scène.

À suivre…

B. K. S

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