Université d’Abomey-Calavi  : Les organisations estudiantines au bord de l’éclatement 

Une situation inédite et inquiétante prévaut actuellement sur le campus de  l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). En particulier au sein des syndicats d’étudiants qui peinent à fonctionner et au sein desquels la guerre de leadership, de succession et la division règnent en maître au grand désarroi de la communauté universitaire qui assiste impuissante d’année en année au déclin de ces associations qui faisaient autrefois la fierté de tous.

Plus rien ne va à l’Université d’Abomey-Calavi, du moins au sein des organisations estudiantines à savoir la Fédération Nationale des Étudiants du Bénin (FNEB), l’Union Nationale des Étudiantes du Bénin (UNEB) et l’Union Nationale des Scolaires et Étudiants du Bénin (UNSEB). Actuellement et selon des témoignages sous anonymat, ces institutions traversent de graves crises de gouvernance et sont presque toutes dans un vide juridique. 

Tenez, à l’UNSEB, deux clans s’opposent et se livrent une guerre de succession. Les éléments de chaque camp en viennent parfois aux mains pour des règlements de compte en plein campus. Des scènes honteuses qui salissent l’image de marque qui caractérise ces organisations que jadis, leurs aînés ont dirigées avec rigueur, engagement et détermination dans la défense des intérêts de leurs camarades étudiants. À ce jour, difficile d’affirmer avec précision la date à laquelle les élections auront lieu à la FNEB, d’ailleurs première organisation estudiantine la plus représentative des étudiants. 

À l’UNEB, le scénario est presque le même avec un bureau en fin de mandat et qui continue de réclamer sa légitimité. Plus grave, c’est que les protagonistes exposent et se lancent des piques sur les réseaux sociaux.

Les responsables de ces organisations mettent ainsi carrément de côté les objectifs pour lesquels ils ont été choisis par leurs camarades étudiants, la défense de leurs intérêts. Ici, ce sont les intérêts personnels qui ont pris le pas sur le bien de toute la communauté.

Toutes ces choses ne font pas honneur aux étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi en général et à leurs responsables syndicaux en particulier qui ont perdu toute crédibilité vis-à-vis à des autorités rectorales qui ne voient plus en ces organisations estudiantines des interlocuteurs crédibles. À l’analyse de la situation, on pourrait sans ambages affirmer qu’elles sont au bord de la cassure et si n’est fait dans un bref délai, elles finiront par disparaître. Et ce serait l’échec de toute une génération. Au demeurant, les responsables de la FNEB, de l’UNSEB et de l’UNEB  ont face à cet imbroglio, l’obligation de sauver les meubles en faisant en sorte que les différents camps qui se forment parviennent à parler la même langue. De toute l’histoire de l’UAC, c’est pour l’une des rares fois que ces organisations se retrouvent dans une telle situation. Les autorités à divers niveaux sont aussi appelées à agir en urgence pour éviter le pire.

L.T.