Mauvaise gestion d’un projet de construction de salles de classe à Issaba : Pobè : Voici les deux péchés mignons du maire Simon Dinan

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L’infrastructure scolaire, symbole de la joie retrouvée pour les populations de l’arrondissement d’Issaba à Pobè est devenue l’éléphant blanc de la honte pour toute une commune. Sur le banc des personnes blâmables, le maire de la commune de Pobè, Simon Dinan et l’entreprise Hosmid BTP en charge des travaux. En effet, à travers une délibération du conseil communal de Pobè, il a été décidé de doter l’École Primaire Publique d’Onigbolo d’un module de 3 salles de classe + bureau magasin, équipé de soixante-quinze (75) tables-bancs, un (1) bureau directeur, trois (3) tables, douze (12) chaises et un (1) module de latrines à quatre (4) cabines à l’EPP sus-cité dans l’arrondissement de ISSABA.

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Le coût total du marché est plafonné à vingt-deux millions six cent quarante-quatre mille quatre cent quarante-sept (22.644.447) francs CFA. Ce marché a été attribué à l’entreprise dénommée HOSMID BTP. La passation du marché est intervenue avant la réforme du secteur de la décentralisation consacrant l’avènement des secrétaires exécutifs. C’est dire donc que ce marché a été passé pendant que le maire de la commune de Pobè, Simon Dinan était lui-même la personne responsable des marchés publics à la mairie de Pobè.

Alors que les populations d’Issaba avaient la joie à l’idée de voir leurs enfants dans un cadre d’apprentissage, le chantier de construction démarré depuis le 24 mars 2021 n’est jamais allé à terme. L’infrastructure scolaire était devenue le symbole de l’éléphant blanc dans la commune de Pobè. Dans ce dossier, le Département enquête et Investigation (Dei) du journal Le Potentiel apprend que ce marché a été attribué dans des conditions floues. L’un des responsables de l’entreprise retenue serait très proche du maire Simon Dinan. Si ce fait repris en chœur par les sources du Dei s’avère, le reproche d’un conflit d’intérêts entre l’autorité communale et l’entreprise adjudicataire du marché sera aussi légitime.

Auquel cas, le maire de Pobè Simon Dinan serait doublement coupable dans le sort malheureux que connait ce chantier de construction des salles de classe depuis 2021. Mieux, dans l’exécution de ses obligations contractuelles, l’entreprise a accusé un grand retard avant de démarrer effectivement les travaux le 24 mars 2021. Aussitôt, nos sources informent que ladite entreprise a demandé un attachement. C’est ici qu’une autre maldonne signalée est revenue avec insistance. Pour donner suite à la demande d’attachement, le Dei apprend qu’il y aurait eu une surévaluation du niveau d’exécution des travaux pour permettre à l’entreprise de prendre un montant supérieur au taux d’exécution normale et physique du chantier.

C’est après cette étape, que l’entreprise aurait abandonné le chantier et serait portée disparue, laissant à la communauté scolaire de Pobè un éléphant blanc.

«Le Potentiel», une démarche rigoureuse d’investigation

L’abandon d’un chantier de construction des salles de classe n’a pas un autre nom que celui d’éléphant blanc. À Issaba, les équipes du quotidien Le Potentiel dépêchées sur le terrain ont pu constater l’abandon et l’état de ruine du chantier même si le bâtiment n’a pas perdu en solidité malgré les intempéries. Le 26 avril 2024. Notre journal saisit le maire Simon Dinan par correspondance. L’autorité communale devrait répondre à une série de questions.

Le Dei souhaitait savoir si les faits objet de reproche étaient fondés. Ensuite, le maire devrait lever le doute sur ses relations de proximité avec le directeur de HOSMID BTP et apporter des éléments d’explication sur les accusations de favoritisme dans l’attribution du marché. Face à l’abandon du chantier devenu éléphant blanc, le Dei du journal Le Potentiel souhaitait avoir du maire de Pobè Simon Dinan, des informations sur les dispositions prises en tant que représentant de l’autorité contractante pour contraindre l’entreprise HOSMID BTP à achever les travaux.

Sur ce chantier, c’est l’argent public qui a été déboursé. Il n’est pas question que la dilapidation des ressources publiques soient impunie. C’est pourquoi, le journal attendait du maire Simon Dinan qu’il s’explique sur les démarches ou les mécanismes mis en place aux fins de recouvrer les fonds publics auprès de l’entreprise qui a abandonné les travaux. Par ailleurs, dans le cadre de l’investigation et en respect du principe du contradictoire, Le Potentiel a souhaité obtenir copie de certains documents.

Il s’agit entre autres de : une (1) copie du dossier d’Appel d’Offres (DAO) de la construction d’un module de 3 salles de classe + bureau magasin, équipé de soixante-quinze (75) tables-bancs, un (1) bureau directeur, trois (3) tables et douze (12) chaises et un (1) module de latrine à quatre (4) cabines à l’École Primaire Publique d’ONIGBOLO ; une (1) copie du procès-verbal de dépouillement des offres et de sélection de l’entreprise adjudicataire HOSMID BTP ; une (1) copie de la lettre de notification à l’entreprise adjudicataire ; une (1) copie des offres financières et techniques de l’entreprise adjudicataire ; une (1) copie du contrat de l’entreprise HOSMID BTP, adjudicataire du marché de construction d’un module de 3 salles de classe + bureau magasin, équipé de soixante-quinze (75) tables-bancs, un (1) bureau directeur, trois (3) tables et douze (12) chaises et un (1) module de latrine à quatre (4) cabines à l’école primaire publique d’ONIGBOLO ; les procès-verbaux et les rapports de suivi du chantier ayant motivé l’attachement et tout autre document relatif aux mesures prises par autorité communale pour contraindre l’entrepreneur à remplir ses obligations contractuelles.

Par ailleurs, l’enquête terrain révèle que la Cellule de suivi et de contrôle de la gestion des Communes logée à la Présidence de la République aurait instruit le SE à déposer une plainte au tribunal pour sanctionner les fautifs dans ce dossier de mauvaise gestion du projet de construction des salles de classe à Issaba. La plainte serait déposée au tribunal de Pobè. Le procureur aurait ensuite demandé de saisir la CRIET au regard de la nature du délit. Mais que curieusement, aucune trace du dossier n’est signalée à la CRIET.

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Pour quelle raison la plainte n’a pas été déposée à la CRIET ? Jusque-là, difficile d’y répondre. Aussi, nos sources révèlent que la cellule a même demandé de faire un attachement contradictoire. C’est pendant cet exercice d’attachement qu’ils ont constaté que le montant décaissé à l’entrepreneur été surévalué. Ainsi donc des faits de surévaluaton du niveau d’exécution ont été constatés tout comme l’abandon du chantier.

Le maire Simon Dinan et les faux pas

Simon Dinan, maire de la commune de Pobè n’est pas exempte de reproche dans ce dossier d’éléphant blanc. Le Potentiel a adressé son courrier au maire le 26 avril 2024 aux fins d’avoir des réponses aux questions évoquées plus haut.

Mais ce n’est que le 23 mai 2024, près d’un mois après que le maire Simon Dinan a répondu au journal en violation des délais légaux prescrits en la matière. Pis, le journal demandait à avoir copie des pièces et autres preuves de transparence dans la procédure d’attribution et de l’exécution du marché.

Mais, dans sa réponse en date du 23 mai, le maire, au mépris des textes, demande au quotidien Le Potentiel de passer à la mairie pour consulter les documents. Or, il n’a jamais été question de  » consultation de document » dans la correspondance du journal Le Potentiel. La demande a été claire. Il est question d’avoir copie des documents demandés.

Sur le délai de réponse au courrier et sur la suite faite à la demande d’obtention des copies des documents, le maire de Pobè Simon Dinan s’est mis en conflit avec les textes de loi notamment celles qui régissent la profession du journalisme d’investigation. Par ailleurs, dans sa réponse, le maire justifiait l’abandon du chantier de construction des salles de classe à Issaba par des  »difficultés  » de l’entrepreneur.

Mais curieusement, après la première publication de notre article sur l’éléphant blanc en gestation, l’équipe du Dei de Le Potentiel a pu constater ces dernières heures le déploiement des ouvriers sur le chantier pour les travaux de toiture du bâtiment abandonné depuis plus de deux ans.

Notre article serait-il le stimulateur d’une reprise en vitesse des travaux sur le chantier ? L’entrepreneur déresponsabilisé par le maire aurait-il brusquement réussi à régler ses fameuses  » difficultés  » au point de lancer des ouvriers sur le chantier en un temps record ? Ou alors c’est le maire Simon Dinan lui-même ou l’ancien chef service technique qui aurait dépêché les ouvriers sur le chantier ?

Sentant le châtiment judiciaire venir, les personnes qui ont des choses à se reprocher dans ce dossier sont capables de remuer ciel et terre pour endormir les esprits éveillés le temps que la presse le retombe pour que le chantier soit de nouveau abandonné. De toutes les façons, des infractions ont été constatées dans la gestion de ce projet de construction des salles de classe à Issaba.

Pour faire droit aux instructions de la cellule de suivi et de contrôle de la gestion des communes, le Secrétaire exécutif de la mairie de Pobè doit saisir, par plainte, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) pour aider à faire la lumière sur ce dossier et sanctionner les fautifs quel que soit leur rang et statut.

B.K.S.

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