Le Bénin à la tête du Centre africain de Formation et de Recherche administratives pour le Développement : La diplomatie du Président Talon reconnue à l’international
Le Bénin brille de plus en plus dans le monde à travers sa présence dans certaines instances internationales. À l’issue de la 59e session du Comité exécutif et du Conseil d’Administration du Centre africain de Formation et de Recherche administratives pour le Développement (CAFRAD), tenue le mardi 9 juillet 2024, à Rabat, capitale du Royaume du Maroc, un Béninois a été brillamment élu au poste de Directeur général de cette Organisation intergouvernementale panafricaine. Il s’agit de Dr Coffi Dieudonné Assouvi.
En effet, du 5 au 10 juillet 2024, une délégation du Bénin, composée de la ministre du Travail et de la Fonction publique, du point focal du Cafrad, le Directeur général de la Fonction publique et du candidat du Bénin au poste de Directeur général du Cafrad, Dr Coffi Dieudonné ASSOUVI, s’est rendue à la 59e session du Conseil d’Administration du Cafrad.
À l’issue de cette assise statutaire, le Bénin a été élu au poste de Directeur général du Cafrad grâce au leadership diplomatique et politique du Président de la République, Patrice Talon. Cette élection est vue comme un succès diplomatique dans les officines publiques au Bénin.
L’élection du Béninois vient mettre fin à un temps de vacances de poste. Le poste du Directeur général du Cafrad était en effet vacant depuis le 1er juillet 2022, date de la fin du deuxième mandat du Pr Stéphane Monney MOUANDJO, de nationalité camerounaise. En novembre 2023, et ce conformément aux dispositions de l’article 13 de la Convention d’établissement du CAFRAD, les États membres ont soumis la candidature de leurs ressortissants qui en sont qualifiés au regard des critères exigés.
Le Bénin a soumis la candidature de Dr Coffi Dieudonné Assouvi, Diplomate, universitaire et chercheur sur les questions d’intérêt pour l’Afrique.Un triomphe au bout d’un processus rigoureuxDr Coffi Dieudonné Assouvi est désormais le directeur général du Cafrad. Mais cette ascension est intervenue au bout d’un processus rigoureux de sélection. Au total, 19 candidatures ont été enregistrées par l’institution. Le comité mis en place par le Conseil d’Administration du Cafrad a procédé à la présélection des dossiers en trois étapes : le premier tri a écarté les dossiers incomplets ou reçus hors délai ; le deuxième tamis a éliminé les candidats qui n’ont pas le profil requis et il est resté 9 candidats éligibles.
L’étape 3 a consisté à évaluer les 9 candidatures au regard des critères requis. Le candidat doit également avoir : un diplôme d’études universitaires et de préférence niveau Doctorat en Administration publique ou en Sciences politiques ou en Droit public ou en Droit international ; au moins 15 années d’expérience, dont une partie acquise comme dirigeant, d’un Département Ministériel, d’une Représentation Diplomatique, ou toute autre institution étatique, une institution internationale, un établissement d’enseignement supérieur ou de recherche ; une expérience confirmée dans la formation, la recherche et la consultation en Afrique et/ou ailleurs ; une solide contribution au développement de l’Administration publique et de la gouvernance en Afrique, à travers des publications et d’autres travaux visant à faire avancer les connaissances en sciences administratives et en gouvernance ; une motivation et une vision à servir le continent africain et à remplir ses responsabilités avec passion et intégrité.
À l’issue de cette troisième étape, les candidats ont été classés par ordre de mérite. Le Bénin a fait fort avec son candidat à cette troisième étape. Dr Coffi Dieudonné ASSOUVI, a obtenu la moyenne de 19/20 et a occupé la première place du classement devant quatre autres candidats de la République démocratique du Congo, du Burkina Faso, du Cameroun et de la Gambie.
Dans ce cadre, il a été décidé de convoquer les cinq premiers candidats pour soumettre à la Présidence du CAFRAD, un document présentant la motivation, la vision et le projet de développement du Cafrad pour les 4 années du mandat, et de le présenter en présentiel devant le Comité Exécutif et le Conseil d’Administration au cours de sa réunion qui s’est tenue le 9 juillet 2024. Au terme du grand oral des candidats devant le Comité exécutif, Dr Coffi Dieudonné ASSOUVI a été retenu au premier rang devant les candidats du Cameroun et de la Gambie.
Cette présélection a été soumise à l’approbation du Conseil d’Administration composé de l’ensemble des ministres des États membres du Cafrad qui a souhaité une nouvelle audition des trois candidats présélectionnés. Dr Coffi Dieudonné Assouvi du Bénin a convaincu le Conseil d’Administration non seulement par son projet de développement du Cafrad, mais aussi, et surtout par son aisance communicationnelle et diplomatique.
Il a donc été élu avec une majorité des voix, soit 14 voix contre 7 pour le candidat de la Gambie et 4 bulletins nuls, le candidat camerounais ayant retiré sa candidature. Il est utile de rappeler que le Bénin avait échoué à ce poste en mai 2013 à cause d’une seule voix. Tel que décrit, le Bénin est allé chercher ce poste de directeur général du Cafrad au bout de l’effort et du mérite. Il ne s’agit pas d’une faveur. Mais le pays méritait de décrocher ce poste après le fiasco de 2013. Avec ce poste, le Bénin se révèle davantage au reste du monde par la qualité de ses ressources humaines.
Que dire du Cafrad ?
Le Centre Africain de Formation et de Recherche Administratives pour le Développement (Cafrad) est une Organisation intergouvernementale panafricaine, créée le 13 mai 1964 par les gouvernements africains, avec le soutien de l’UNESCO, faisant de lui le premier centre panafricain de formation et de recherche sur le continent pour l’amélioration des systèmes d’administration publique et de gouvernance en Afrique.
Il est depuis lors au service de l’innovation, de la modernisation et de la construction d’administrations pour une Gouvernance Publique Responsable en Afrique. Il sert de centre d’excellence et de soutien aux actions des gouvernements et des organismes connexes dans le renforcement des capacités, l’innovation dans l’administration publique pour une amélioration des services aux citoyens, chargé d’accompagner les initiatives de progrès par la contribution intellectuelle, culturelle et scientifique pour une gouvernance publique responsable, transformative et plus humaine.
En tant que première institution panafricaine dédiée à l’amélioration du système d’administration publique du continent, le CAFRAD a été initialement conçu pour accompagner la mise en place des administrations publiques africaines au sortir de l’indépendance, puis pour les réformer et les moderniser.
Il dispose de trois organes importants à savoir le Comité exécutif qui représente les cinq (5) sous-régions africaines, le Conseil d’Administration composé des ministres de la Fonction publique des États membres, actuellement au nombre de 38, dont 28 représentés à la session, ainsi que le Directeur général qui est élu par le Conseil d’Administration.
Brivaël Klokpê Sogbovi