Arrestations à Lomé et Kara: Une opération de neutralisation déjouée , plusieurs officiers et soldats arrêtés
Depuis le week-end, des arrestations massives d’officiers et de soldats ont eu lieu à Lomé et principalement à Kara. Cette vague d’arrestations intervient en marge des luttes Evala, suscitant des interrogations sur une possible tentative de neutralisation prévue pour le dimanche 14 juillet 2024.
Parmi les premières arrestations figure Jean Claude Montcho, militant du RPT/UNIR, connu pour son implication dans les événements de 2005, 2012 et 2017. Une perquisition dans ses lieux de fréquentation a permis de découvrir des armes. Des sources indiquent que le Colonel Ali Bouwakibè, chef du Régiment Parachutiste Commando du camp Landja à Kara, a également été arrêté.
Face à cette situation tendue, Faure Gnassingbé a été contraint de quitter temporairement la région. Certaines sources suggèrent qu’il s’est réfugié au Maroc ou au Niger, bien qu’il soit retourné à Kara ce lundi. Son absence des arènes dimanche a alimenté les spéculations.
Depuis plusieurs mois, le régime de Faure Gnassingbé est marqué par une grande fébrilité, notamment sur la question du changement de constitution. Le mécontentement gronde au sein des forces armées, où les jeunes officiers supérieurs sont moins enclins à accepter certaines compromissions.
Le Colonel Tchamiè Somiye Abalo Bèzébada, chef du GILAT, est devenu rare. Ancien escorte de Kpatcha Gnassingbé, il a joué un rôle crucial dans les événements de 2017. Des tensions persistent entre lui et le pouvoir, bien qu’il n’ait pas encore été officiellement remplacé à la tête du GILAT.
Les arrestations se poursuivent et plusieurs désertions sont signalées. Malgré une apparente sérénité, les cérémonies des luttes Evala en pays Kabyè ont été marquées par une sécurité accrue. L’armée togolaise, pilier du régime Gnassingbé depuis 60 ans, continue de subir des purges internes.
La dernière purge notable a conduit à la condamnation à 20 ans de prison du Colonel Felix Abalo Kadanga, ancien chef d’État-major et acteur clé de l’ascension de Faure Gnassingbé en 2005. Ce dernier, au pouvoir depuis 20 ans, a récemment procédé à plusieurs changements au sein de l’état-major des Forces Armées Togolaises (FAT), témoignant d’une certaine instabilité.