Cameroun: Un arrêté préfectoral interdit les critiques contre Biya

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Seront interdits de séjour, toute personne qui critique le Président de la République Camerounaise. C’est ce qu’on comprend de l’arrêté signé par Emmanuel Mariel Djikdent, préfet du département du Mfoundi. En effet, le préfet du département du Mfoundi, dont la capitale camerounaise Yaoundé est le chef-lieu, menace d’interdire de séjour dans le territoire qu’il dirige tous ceux qui osent critiquer le président Paul Biya. Un arrêté qui suscite une vague de réactions et qui alimente une polémique acerbe au sein de la population et de la société civile. « Les réactions des Camerounais, des membres de la société civile et de la classe politique vont à l’encontre de l’arrêté du préfet du département du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent, selon lequel les personnes qui vont outrager le président Paul Biya seront frappées d’une interdiction de séjour sur toute l’étendue du département, pour une durée déterminée » écrit un de nos confrères de Voa.Des journalistes locaux conviés à une concertation au sujet de l’arrêté préfectoral.« En tant que citoyen, je trouve ça très mal placé, on a l’impression que c’est une mesure dictatoriale. Faire de la politique c’est aussi accepter d’avoir des adversaires qui ont aussi un autre son de cloche» dénonce Jean Jacques Meka, un jeune entrepreneur. Tout comme lui, la société civile de l’Afrique centrale réunie au sein du mouvement Action 237, a dénoncé une restriction de l’espace civique au Cameroun. « Il faut dire à monsieur le préfet que nous sommes en république et en république on a choisi de s’adosser à ce qu’on appelle la démocratie », rappelle Hilaire Kamga l’un des signataires cité par le média américain. Ce porte-parole de la Plateforme de la société civile pour la démocratie explique, qu’ « il n’y a qu’un seul législateur qui existe dans un état de droit, l’autorité administrative n’a aucune compétence pour produire la législation ». Les avocats sont également montés au créneau à travers le conseil des avocats du barreau de l’ordre du Cameroun et par la voix de son président Mbah Éric Mbah qui invite le préfet du département du Mfoundi à suspendre son arrêté, « qui relève d’une époque révolue et est susceptible de donner une image dégradée de notre pays auprès de nos partenaires internationaux » soutiennent ces hommes en toge. À leur suite, le signataire défend que la mesure d’interdiction de séjour dans le département du Mfoundi n’est qu’une mesure conservatoire qui ne vise personne puisque « comme vous savez, un arrêté est un acte règlementaire. Jusqu’ici personne n’est interdite de séjour dans le département » explique le préfet Emmanuel Mariel Djikdent pour défendre son acte avant d’ajouter que cette mesure n’est qu’un rappel, une mise en garde qui vise à garantir l’ordre public dans son département.Quant au syndicat national des journalistes du Cameroun, il demande aux médias du département du Mfoundi de ne pas céder à l’intimidation du préfet.

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Roméo TOSSOU (Stagiaire)

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