La fusion entre la gendarmerie et la police nationale, une réforme ambitieuse visant à optimiser la sécurité publique au Bénin, est aujourd’hui vivement contestée par Louis Philippe HOUNDEGNON, ancien Directeur Général de la Police Nationale. Dans une interview accordée à Matin Libre et Reporter Médias Monde, HOUNDEGNON exprime ses inquiétudes et dénonce les multiples failles de cette réforme.
Louis Philippe HOUNDEGNON n’est pas un inconnu dans les cercles de la sécurité publique au Bénin. Ayant gravi les échelons de la police nationale avec brio, il a laissé une empreinte indélébile grâce à son dévouement, son expertise et ses nombreuses réalisations. Son parcours exemplaire lui confère une autorité indéniable lorsqu’il s’exprime sur les questions de sécurité.
En effet, HOUNDEGNON, fort de ses 29 ans d’expérience, affirme que la réforme a échoué sur plusieurs aspects. Il décrit une confusion des rôles, une baisse de motivation, et des tensions internes qui affaiblissent les capacités opérationnelles des forces de sécurité.
Ensuite, la situation sécuritaire du pays est préoccupante, notamment avec les attaques terroristes dans le Nord. Selon HOUNDEGNON, malgré les efforts du gouvernement, les dérives administratives nuisent à l’efficacité des forces de sécurité.
En outre, HOUNDEGNON souligne que ni les policiers ni les gendarmes ne sont satisfaits de la réforme. Ils ne se sentent pas concernés par cette réforme qui vient en réalité geler les carrières avec des grades intermédiaires de Major qui ralentit l’ascension dans la corporation. Les policiers souffrent et les gendarmes, devenus policiers, partagent cette souffrance.
Aussi, notons que le nombre croissant de désertions est alarmant. C’est un secret de polichinelle. Votre web média ‘’Le Potentiel’’ a souvent relayé la liste de ces agents qui quittent les rangs sans crier gare. Malgré les mesures strictes prises pour punir les déserteurs, notamment via la CRIET, de nombreux agents préfèrent quitter leur poste. Cela témoigne de la profondeur du malaise et de l’urgence d’une intervention de la part des autorités.
Les observations de Louis Philippe HOUNDEGNON devraient inciter le gouvernement à réagir promptement et de manière adéquate.
En réalité, Il est crucial de revoir les objectifs et les modalités de la fusion pour corriger les dérives actuelles. Une analyse approfondie des défis permettra de prendre des mesures correctives efficaces.
D’ailleurs, la motivation des agents passe par une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Le gouvernement doit investir dans des infrastructures adéquates, des équipements modernes et des salaires décents pour redonner le moral à la troupe.
De même, un dialogue constant avec les agents permettrait de mieux comprendre leurs préoccupations et d’y répondre de manière appropriée, renforçant ainsi la confiance et la cohésion interne.
Plutôt que de contraindre les agents à rester dans une corporation qui ne répond plus à leur rêve, le gouvernement pourrait proposer des départs volontaires pour ceux qui souhaitent quitter la force. Cela permettrait de réduire les frustrations et de s’assurer que ceux qui restent sont véritablement motivés à servir.
En somme, la fusion entre la gendarmerie et la police nationale, bien que motivée par des intentions louables, nécessite une réévaluation sérieuse. Les critiques de Louis Philippe HOUNDEGNON, soutenues par son expertise et son parcours brillant, offrent une feuille de route précieuse pour des améliorations. Le gouvernement doit saisir cette opportunité pour renforcer ses forces de sécurité et garantir une sécurité publique efficace et durable.
Lolonyo K. A.