Le Bénin célèbre demain 1er août 2024 sa fête nationale. À 24 heures de cette commémoration, Cotonou la capitale économique et ainsi que certaines communes phares telles que Abomey-Calavi, Sèmè-Podji, Parakou et Porto-Novo sont aux couleurs nationales (Vert-Jaune-Rouge). À Cotonou où auront lieu les manifestations officielles, tout le dispositif adéquat est en place, ce qui présage d’un défilé au top comme à l’accoutumée. Mais au-delà de l’effervescence notée çà et là autour de la fête, il convient de revenir sur ce jour inoubliable, le 1er août 1960 et certaines figures qui ont marqué l’histoire politique du Dahomey devenu République du Bénin.
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« …Peuple Dahoméen, je proclame solennellement l’indépendance du Dahomey ce lundi 1er août en présence des représentants de la République Française, des chefs des États de l’Entente, de tous nos invités, des ministres du gouvernement Dahoméen, des parlementaires, des notabilités et de toute la population. C’est pour nous un jour d’allégresse, jour qui consacrera l’union de tous les enfants de ce pays pour la paix et la fraternité. Jour qui marquera un nouveau pas en avant de l’Afrique vers un avenir meilleur». Ce sont là quelques extraits du discours de proclamation de l’indépendance du Dahomey lu par Hubert Koutoukou Maga, alors 1er ministre. Une nouvelle page venait ainsi de s’ouvrir dans l’histoire politique de ce petit de l’Afrique de l’Ouest situé entre le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Togo et l’Océan Atlantique. Le ministre d’État français à l’époque Louis Jacquinot transmet officiellement les pouvoirs à Hubert Maga à Porto-Novo la capitale économique. Ce fut un jour mémorable pour l’ensemble du peuple béninois. Cette accession à la souveraineté nationale et internationale n’était que le début d’une succession au pouvoir marquée par une instabilité politique. En 1972, le commandant Mathieu Kérékou prend le pouvoir et fait adopter en 1974 le marxisme-léninisme comme idéologie. Le Dahomey change de drapeau et sera alors rebaptisé République Populaire du Bénin. À la question de savoir pourquoi le coup d’État, Mathieu Kérékou répond en ces termes : « Le Dahomey est trop petit pour avoir 3 présidents. Ce que nous nous reprochons, c’est le système. Le Dahomey ne peut pas avoir 3 présidents. La France a plus de 55 millions d’habitants, mais elle n’a qu’un président. Le peuple a apprécié l’action que nous avons menée, c’est terminé. Nous n’aimons pas les jugements spectaculaires ici. On ne leur reproche que l’anarchie ». Devenu Général, Mathieu Kérékou tient les gouvernails du Bénin de main de maître avec une certaine dictature que beaucoup lui reconnaissent à l’époque. Au bord de la déchéance et sous la pression populaire, il convoque des assises nationales appelées Conférence des Forces Vives de la Nation en février 1990. À l’issue de ces assises, Kérékou a dans son discours avec un ton grave, affirmé : « son engagement à faire mettre en œuvre de manière réaliste, toutes les décisions issues des travaux de la Conférence Nationale ». Et ceci à la surprise générale des délégués. À en croire Mathieu Kérékou, « ce n’est pas de la capitulation ni du défaitisme, mais une question de responsabilité nationale ». Cet acte fort du Général va induire le basculement d’un régime dictatorial à un régime démocratique avec l’organisation régulière et à bonnes dates des élections depuis 1992.
LISTE DES PRÉSIDENTS DU BÉNIN de 1960 à 2024
Hubert Maga (décembre 1960 – octobre 1963)
Christophe Soglo (octobre 1963 – janvier 1964)
Marcellin Sourou-Migan Apithy (Janvier 1964 – novembre 1965)
Tahirou Congacou (novembre – décembre 1965)
Christophe Soglo (décembre 1965 – décembre 1967)
Maurice Kouandété (17-21 décembre 1967)
Alphonse Alley (décembre 1967-juillet 1968)
Emile-Derlin Zinsou (juillet 1968 – décembre 1969)
Paul Emile de Souza (décembre 1969 – mai 1970)
Hubert Maga (mai 1970 – mai 1972)
Justin Ahomadégbé (mai 1972 – 26 octobre 1972)
Mathieu Kérékou (26 octobre 1972 – avril 1991)
Nicéphore Dieudonné Soglo (4 avril 1991 – 4 avril 1996)
Mathieu Kérékou (6 avril 1996 – 5 avril 2006)
Boni Yayi (6 avril 2006 – 5 avril 2016)
Patrice Talon (depuis le 6 avril 2016)
