Les habitudes ont la peau dure puisqu’en dépit des sanctions qui pleuvent régulièrement à l’encontre des personnes en charge des marchés publics dans les ministères, directions et collectivités territoriales, d’autres continuent de faire la sourde oreille en persévérant dans les pratiques de pots-de-vin, du favoritisme et autres sournoiseries souvent constatées dans les procédures de passation des marchés publics en République du Bénin.La dernière en date, c’est le cas de Toucountouna, une des communes de la région septentrionale du Bénin de Patrice TALON. Pour cette ènième faute professionnelle, l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) n’a pas tardé. Elle a pris des mesures sévères contre des pratiques de corruption orchestrées à ladite mairie. D’abord, il faut dire que le 4 juillet 2024, six nominations de responsables municipaux ont été annulées pour irrégularités. Ensuite, on note que le Responsable des Affaires Administratives et Financières (RAAF), qui occupait également le poste de Personne Responsable des Marchés Publics (PRMP), a été exclu de la commande publique pour une durée de dix ans. En effet, la décidon du 05 février 2024 portant nomination des membres du secrétariat permanent de la responsable des marchés publics de la commune de Toucountouna à savoir messieurs Sagui Boni Louis, Boukari Sahi, Santchoukouma S. Augustin, Akpo Afouda Hospice, Ombari T. Lucien, Idakou Arthur a été jugée non conforme par l’autorité de régulation des marchés publics. De façon concise, le profil des agents nommés et suscités ne correspond guère aux postes pour lesquelles elles on été appelées bref, elles ne sont pas réglementairement du domaine des marchés publics avant d’être promu.La décision de l’annulation des nominations et celle de suspension du Razf qui assurait le poste de la personne responsable des marchés publics (Prmp) de la comme font suite à des dénonciations faites par des entreprises soumissionnaires et à des investigations approfondies menées par l’ARMP. En 2023, des contre-performances dans la gestion des marchés publics avaient déjà été relevées, indiquant des manquements graves aux procédures établies par le Code des marchés publics. Les irrégularités constatées concernaient notamment des pratiques de favoritisme et des manipulations des processus de sélection des prestataires.La rigueur de l’ARMP dans cette affaire reflète une volonté ferme de lutter contre la corruption et d’assurer une transparence accrue dans la gestion des marchés publics. L’exclusion de dix ans du RAAF est un signal fort envoyé à tous les acteurs du secteur public, soulignant l’importance d’une gestion éthique et conforme aux réglementations en vigueur.
Roméo TOSSOU (Stagiaire)