Défaillances dans l’exécution des marchés BTP et autres : Des entreprises aux noms des morts, des fantômes hommes d’affaires

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La culture de l’irresponsabilité. C’est cette filière que certains acteurs présents sur la chaîne économique alimentent depuis plusieurs années maintenant. L’ingénierie de la fraude bat son plein. Les valeurs de l’honnêteté sont rangées. Les opérateurs économiques ne manquent plus de recourir aux stratégies même les plus indécentes pour  »manger » l’argent de l’État dans le cadre des marchés de construction de divers ouvrages. Marchés mal exécutés, ouvrages et édifices en défaut, risques d’effondrement et de non-durabilité… Pour servir ces piètres résultats, les opérateurs économiques vont créer des sociétés au nom des personnes décédées. Ensuite, c’est avec ces sociétés créées au nom des morts que ces opérateurs économiques véreux soumissionnent et gagnent des marchés.

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La stratégie est simple. Ces délinquants habillés en opérateurs économiques s’arrangent pour avoir des pièces d’identités de personnes décédées. On le sait, le poids cultuel ne facilite pas toujours la déclaration systématique des décès dans les familles. Profitant de ce contexte et d’une complicité avérée ou non des familles ou des services administratifs, ces opérateurs économiques parviennent quand même à mettre la main sur les pièces d’identités des personnes décédées.

Dès qu’ils obtiennent les pièces, ces fraudeurs en chef déguisés en homme d’affaires utilisent lesdites pièces pour des dossiers de création des entreprises et autres structures. Ensuite, les fraudeurs en chef vont utiliser ces sociétés et structures créées avec l’identité des morts pour soumissionner à des marchés. C’est ici que commence le coup fatal porté à l’économie nationale.

Non seulement les opérateurs économiques violent la loi en créant des sociétés avec des pièces d’identités de personnes décédées, mais le comble, et pour la plupart du temps, ils ne respectent pas les cahiers de charges une fois les marchés gagnés. Conséquence, les chantiers sont soit abandonnés ou soit mal réalisés. Les corps de contrôle des structures étatiques n’arrivent jamais à rencontrer les promoteurs des structures. Ce n’était d’ailleurs pas surprenant puisque ces promoteurs sont, dans la réalité, décédés. À titre illustratif, un bâtiment mal réalisé dans la ville de Cotonou est dans le viseur des structures de contrôle depuis un moment.

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Mis au courant par ses sources, et comme à ses habitudes, le Département enquête et investigation (Dei) de votre journée Le Potentiel a entrepris des démarches aux fins de creuser ce dossier. Mais les équipes du Dei se sont retrouvées dans l’impossibilité de trouver le propriétaire de l’entreprise adjudicataire incriminée dans ce dossier de bâtiment mal réalisé. Une situation bizarre et embarrassante qui met le DEI et les corps de contrôle face à l’équation des fantômes propriétaires d’entreprises. C’est peine perdue que de chercher à échanger avec des fantômes ! Les vrais propriétaires de ces entreprises fautives sont bien vivants et roulent dans le pays. Mais ils ne peuvent être inquiétés si facilement puisque légalement ils ne sont mêlés à rien.

Leurs pièces d’identité ne figurent nulle part dans la création de ces entreprises. Selon les sources confidentielles du Dei, l’objectif sournois de ces opérateurs économiques auteurs de l’usage frauduleux de l’identité des morts est d’échapper aux contrôles éventuels et réussir enfin à déclarer les sociétés en faillite dès qu’ils finissent maladroitement l’exécution du marché.

Face à l’impossibilité de connaître les promoteurs fantômes des entreprises, le Dei du journal Le Potentiel n’a pu poursuivre ses investigations. Pendant ce temps, les auteurs de ce crime se la coulent douce à l’abri des regards. Mais ce fait ne devrait pas être toléré dans un pays en construction où tout est priorité. Les autorités compétentes sur la chaîne de la commande publique devraient redéfinir les niveaux d’évaluation des offres et corser les filtres avec les niveaux de contrôle dans avant l’attribution des marchés. Il s’agira aussi de revoir les mécanismes de création des entreprises pour éviter l’usage frauduleux de l’identité des personnes décédées par des tiers avides de l’argent sans effort.

À l’heure où la chansonnette laisse entendre  »impunité zéro », ces opérateurs économiques véreux qui réveillent des morts pour leur attribuer des sociétés doivent être traqués, interpellés pour ensuite être châtiés. Ce n’est pas sain.

B. K. S

SWEDD

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