Interpellation d’un jeune activiste politique béninois au Togo »Frère Hounvi » : 2 anciens députés, 3 hauts directeurs lui  »filaient » des infos

Le ciel s’est assombri depuis le lundi 12 août 2024 pour Steve Amoussou, jeune activiste politique béninois connu sous le sobriquet de  »Frère Hounvi ». Le jeune opposant au régime Talon a été interpellé sur le territoire togolais, pays d’asile dans lequel il s’est replié depuis plusieurs années maintenant. Personne ne voyait venir cette interpellation du jeune activiste qui s’est révélé aux Béninois à travers ses chroniques épiques et amères contre le pouvoir de Cotonou. Mais, c’est un fait.

Steve Amoussou alias  »Frère Hounvi » est aux mains de la justice béninoise. Et depuis son arrestation, c’est le branle-bas dans plusieurs cercles de prise de décisions. Au-delà du tohu-bohu dans l’opinion depuis l’interpellation de Frère Hounvi et son placement en garde à vue à la brigade économique et financière (Bef), dans certains milieux clés de prises de décisions, la crainte s’est emparée de plusieurs personnes.

L’angoisse de la peur s’est couplée avec une question. Qu’adviendra-t-il de moi ? La question est au bout des lèvres de ceux que l’appareil – mouvance va désormais cataloguer comme des taupes et des traîtres du système Talon. Frère Hounvi était connu pour la  »presque justesse » dans ses révélations à charge contre le régime de la Rupture.

Alors qu’il est hors du pays, l’hypothèse qu’il ait pu bénéficier pendant tout ce temps de l’appui des sources internes et bien introduites dans le système était sur la table. Sans aucune prétention de devancer ou même de faire obstruction à la procédure judiciaire en cours, le Département enquête et investigation (Dei) du Groupe de presse le Potentiel apprend de différentes sources concordantes et proches du dossier que 13 personnes, dont 3 hauts directeurs seraient restés en étroit contact avec Steve Amoussou alias  »Frère Hounvi ».

Selon nos sources, ces hauts directeurs auraient même fourni des informations tendancieuses qui ont alimenté plusieurs chroniques de l’activiste en garde à vue. De même, il y a quatre (4) chefs services des structures clés de l’État qui seraient aussi des points de contact du jeune activiste. Dans le même registre, deux (2) personnalités auraient aussi utilisé des numéros enregistrés au nom de tierces personnes (l’un des numéros est enregistré au nom d’une femme agent d’entretien) pour fournir des renseignements au chroniqueur Frère Hounvi.

Steve Amoussou s’est construit un puissant réseau d’informateurs. Les sources proches de la procédure renseignent que des personnes insoupçonnées et insoupçonnables sont aussi dans le  » club des informateurs  » de Steve Amoussou. Deux (2) anciens députés de la mouvance apparaissent sur la liste des informateurs.

L’un des deux ex-parlementaires aurait rapporté le contenu d’un entretien qu’il aurait eu avec le chef de l’État. L’ex-député allié de  »Frère Hounvi » aurait même assaisonné le fameux échange avec le Chef de l’État avec ses propres commentaires. Ce dossier aux mille facettes réserve beaucoup de surprises.

Des interpellations pourraient s’enchaîner dans les jours à venir. Steve Amoussou a été journaliste et a été membre de la cellule de communication de Sébastien Ajavon, alors candidat à la présidentielle de 2016. Il était ainsi un pion non moins négligeable dans la cellule de campagne de l’homme d’affaires, lui-même en exil depuis 2018. C’est en 2019 que Steve Amoussou alias  »Frère Hounvi » a pris la route de l’exil à la suite des violences électorales.

Avant son interpellation ce lundi 12 août 2024, deux de ses collaborateurs présentés comme étant des graphistes ont été arrêtés et déposés en prison le 9 août 2024 dernier. Le dossier est loin de livrer ses épisodes. La rédaction de Le Potentiel se fera le devoir d’y consacrer un suivi particulier pour éclairer l’opinion. À suivre…

Brivaël Klokpê Sogbovi