Nouveau Gouvernement Togolais : Une « surenchère ministérielle » et un os jeté à l’opposition

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Le 20 août 2024 restera gravé dans les annales politiques du Togo comme le jour où le nouveau gouvernement, composé de 35 ministres, a été officiellement présenté sous l’égide de la Première ministre Victoire Tomegah-Dogbé. Ce remaniement, censé marquer le début de la transition vers la cinquième République, révèle une surenchère de nominations et une gestion pour le moins controversée.

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Il est notable que, malgré la promesse d’une réforme et d’un renouvellement politique, la majorité des ministres sortants ont été reconduits. Ce choix non seulement dénote un manque d’innovation, mais accentue également une tendance problématique : celle de la surcharge ministérielle.

En effet, le Togo, avec ses ressources limitées, se retrouve avec un gouvernement gonflé, dont le nombre de membres est disproportionné par rapport à la taille de la population et aux contraintes budgétaires du pays.

Ce nouveau gouvernement se caractérise par une anomalie flagrante : la reconduction de Dodzi Kokoroko, déjà membre de l’Assemblée nationale, en tant que ministre. Cette décision semble paradoxale et soulève des questions quant à la pertinence et à l’efficacité de cette double casquette. L’incohérence de telles nominations met en lumière une gestion politique orientée davantage vers la préservation des intérêts d’une minorité qu’en faveur des réels besoins du pays.

Par ailleurs, le régime en place semble avoir pris une initiative tactique en intégrant deux membres de l’opposition dans le gouvernement. Juste un os jeté à l’opposition pour faire taire les voix discordantes et faire croire à l’opinion publique qu’une démocratie se joue.

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Cette démarche, loin de refléter une véritable volonté de dialogue et de réconciliation, semble plutôt destinée à calmer les mécontentements grandissants au sein de la population. Le Parti ANC (Alliance Nationale pour le Changement) a dénoncé cette stratégie, accusant Monsieur Koami Gomado de trahison pour avoir abandonné la lutte populaire en échange d’un poste au sein du gouvernement.

Ces manœuvres politiques ne sont rien d’autre qu’une tentative désespérée de maintenir le pouvoir au sein d’une élite minoritaire, en dépit des attentes légitimes d’une population en quête de changement et de justice.

La situation actuelle témoigne d’un système politique qui, au lieu de répondre aux aspirations du peuple togolais, continue de favoriser une oligarchie peu soucieuse des véritables enjeux nationaux. Ainsi, cette nouvelle équipe gouvernementale semble marquer un recul plutôt qu’un progrès.

En réponse à ces développements inquiétants, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a exprimé son indignation à travers le communiqué ci-dessous publié ce 21 août 2024.

A. K. L.

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