Agence béninoise d’Électrification rurale et de Maîtrise d’énergie ABERME : 28 agents licenciés, des droits non payés, la liquidatrice critiquée

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Ils vivent la galère du chômage depuis le 21 mai 2024. Licenciés pour motif économique à la suite du décret n°613 du 29 décembre 2023 par lequel le gouvernement du Bénin a décidé de dissoudre l’Agence Nationale d’Électrification rurale et de Maîtrise de l’Énergie (Aberme), certains agents de ladite agence sont livrés à toute sorte d’humiliation sociale. Au total vingt-huit (28), ces agents conventionnés de l’Aberme n’oublieront jamais la liquidatrice nommée pour la gestion des actifs et des passifs de ladite agence. Ces derniers jours, ça parle beaucoup. Ça gronde et ça rugit dans le rang des agents licenciés.

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Pour les 28 agents renvoyés dans la maison des  »sans-emploi du Bénin », la liquidatrice est devenue le visage symbolisant leur malheur commun. Le Département Enquête et Investigation (Dei) du journal Le Potentiel apprend que le paiement des droits de licenciement patine. Dans les courriers adressés aux agents licenciés, des sources précisent que madame la liquidatrice nommée a informé que le paiement des droits légaux et des mesures d’accompagnement était subordonné à l’avis technique de la Direction générale de travail.

Pendant ce temps, les agents de l’État précédemment en service à l’Aberme ont été redéployés dans d’autres structures. Alors que la colère est incontrôlable, le Dei du Groupe de presse Le Potentiel a saisi la liquidatrice de l’Aberme objet de toutes les attentions. À Madame la liquidatrice, le journal Le Potentiel rappelle que l’Aberme n’est pas une structure en faillite.

Question : pourquoi les 28 agents conventionnés licenciés suite à la résiliation de leurs contrats individuels à durée déterminée n’ont ni reçu leurs droits légaux ni les mesures d’accompagnement prévues par les textes ?

En plus, les agents licenciés ont éprouvé beaucoup de difficultés à obtenir leurs certificats de travail. Trois mois après leur licenciement, et au moment où nous avions saisi la liquidatrice de l’Aberme, ces agents licenciés n’avaient pas encore reçu leurs différents certificats de travail. Privés de ce document, les ex-agents conventionnés de l’Aberme ont subi de graves préjudices, car ne pouvant pas postuler aux appels à candidatures lancés par d’autres sociétés et offices.

La correspondance du Groupe de presse Le Potentiel s’est alors appuyée sur les faits objets de critiques pour demander à Madame la liquidatrice d’apporter des éléments d’explication face au non-paiement des droits légaux et des mesures d’accompagnement aux 28 agents conventionnés. Ce questionnement est d’autant plus justifié.

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Dans son courrier de notification de licenciement, la liquidatrice de l’Aberme laissait lire que le paiement des droits légaux et des mesures d’accompagnement est subordonné à l’avis technique de la Direction générale du travail. Ici, le club des 28 agents renseigne que cet avis favorable a été émis par la direction générale du travail depuis plusieurs semaines déjà. Et pourtant, rien.

Ils sont restés sevrés des droits et des mesures d’accompagnement avec une situation sociale des plus inquiétante. Informés que l’Aberme a tout de même payé à coup de millions de francs CFA des prestataires dans le cadre des constructions de réseaux électriques en milieu rural, les agents licenciés qui attendent de rentrer en possession de leurs droits et mesures d’accompagnement sont plus que jamais convaincus que leur sort serait scellé par des mains obscures.

Par ailleurs, la liquidatrice devrait aussi donner les raisons du retard noté dans la délivrance des certificats de travail.À l’heure où nous mettons sous presse, nos sources informent qu’il y a finalement eu une main levée sur les certificats de travail.

Le 27 août 2024, après le début de notre enquête journalistique et suite au courrier adressé à la liquidatrice, les services de l’Aberme dissolue auraient pris contact avec les 28 agents licenciés. Il a été demandé à ces derniers de passer récupérer leurs différents certificats de travail. Acculés par la démarche d’investigation de votre quotidien, la liquidatrice et ses services ont ainsi cédé au bon sens en délivrant les attestations de travail aux agents licenciés. À tout point de vue, le processus de liquidation de l’Aberme a fait des victimes. Les choix administratifs de la personne nommée pour faire la liquidation de l’agence ont davantage créé des dégâts et des séquelles.

Et en gardant un silence suite aux questions adressées par Le Potentiel, madame la liquidatrice entrave non seulement le droit du public à l’information, mais viole aussi la loi. Cette attitude jette encore plus de discrédit sur l’axe de gestion des actifs et des passifs qu’elle doit faire dans le cadre de cette dissolution de l’Aberme.

Brivaël Klokpê Sogbovi

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