Élection des professionnels des médias/ 7e mandature : L’argent public bousillé, la traque des  »bouffeurs », l’urgence

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Au fil des jours, les incertitudes sur la bonne gestion et de la rationalisation des dépenses engagées dans le cadre des élections des professionnels des médias à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication Haac/ 7e mandature s’évaporent. Seule certitude, il y a bien des raisons de croire qu’un gouffre financier a été créé par certaines structures publiques impliquées dans les opérations de vote.

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Plusieurs millions ont été engagés dans l’organisation de cette élection tenue le 9 juin 2024 au terme de laquelle trois représentants des médias ont été élus. On le sait, plus de 35 millions de francs CFA ont été alloués par les services financiers de la Haac à la Commission électorale nationale autonome (Cena) pour son appui à l’organisation du scrutin.

Seulement 15 bureaux de vote pour 1259 électeurs. Ce sont là les statistiques. Et pour ça, plus de 35 millions de francs CFA ont été alloués à la Cena. Cinq millions de francs CFA ont été alloués à la Direction générale de la police républicaine pour assurer la mission de sécurisation.

Trop de dépenses laissent entrevoir qu’il y a un réel problème de gestion rationnelle des ressources. La Cena a pris plus de 35 millions de francs CFA pour son appui à l’organisation des élections des professionnels des médias à la Haac/ 7e mandature. Une lecture des lignes budgétaires permet d’avoir des éléments d’appréciation sur la pertinence ou non des dépenses. Il s’agit des chiffres qui parlent.

Le Département enquête et investigation (Dei) a eu copie du rapport financier de la Cena. Pour l’entretien de l’équipe chargée de la conception et du toilettage des textes, 10 cadres ont travaillé pendant 5 jours pour un coût évalué à 1.480.000 francs CFA, lit-on dans le rapport de la Cena.

Or, se demande-t-on, ces cadres sont-ils payés chaque mois pour le travail en période électorale ou non ? Comment est-il normal qu’ils facturent la prestation au contribuable ? Tenez ! L’équipe chargée de la réception et de l’étude des dossiers de candidature est composée de 15 cadres. Ces 15 personnes disent avoir travaillé pendant 10 jours pour un montant faramineux de 1.125.000 francs CFA.

Alors qu’il y a moins de 15 candidatures pour les récentes élections professionnelles, c’est à croire qu’on réceptionne ou étudie moins d’un dossier par jour. Plus loin, ce qui crève l’œil, c’est le paiement à hauteur de 900.000 f pour entretenir l’équipe chargée de la conception et de la réalisation des documents électoraux et de formation. Par ailleurs, dans le cadre de l’enregistrement des électeurs, les chauffeurs et les gardes du corps de la Cena ont pris une somme s’élevant à 2.910.000 f.

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Le même rapport de la Cena permet de se rendre compte que les mêmes personnes sus citées ont perçu, pour la mission de formation, une somme totale de 2.510.000 francs CFA. Dans le rapport, il y a une mission dénommée  »enregistrement des électeurs » qui a coûté 5.300.000F au contribuable béninois. La mission de formation des membres de postes de vote et la mise en place du matériel électoral et la veille électorale ont coûté 2.375.000 francs CFA.

Pêle-mêle, l’analyse du rapport reçu de la Cena laisse voir des chiffres liés à certaines missions qui sont particulièrement trop élevés. Un directeur stratégique à la Cena gagne environ quatre millions de francs CFA comme salaire par mois. Le nom de ce directeur figure sur la liste des personnes devant percevoir de l’argent dans le cadre de son appui à l’élection professionnelle à la Haac.

Suivant quelle logique ce directeur doit poser comme exigence de recevoir de l’argent avant de travailler alors même qu’il est payé pour participer aux activités électorales ? Patrice Talon, le Président de la République doit être chagriné par ces faits. Il est apparemment le seul à nourrir la volonté de faire des économies et de réduire des dépenses pour faire face aux besoins sociaux.

À bord du navire République, les organisateurs des récentes élections professionnelles de la Haac viennent de prouver que le son de la fanfare de la gabegie financière est loin de s’éteindre. Cette remarque est aussi valable en ce qui concerne la gestion faite des 5 millions de francs CFA alloués à la mission de sécurisation des opérations de vote. Ici, c’est à un jeu de ping-pong que l’on assiste.

Les policiers déployés sur le terrain pour sécuriser le vote se plaignent d’avoir été sous-payés. Et même s’ils avaient perçu les sous mentionnés sur les états de paiement, le ratio nombre de policiers déployés/ poste de vote ne permet pas de consommer les 5.000.000 de francs CFA. Le ministre de l’Intérieur Alassane Seidou a tôt fait de renvoyer la balle vers les services financiers de la Direction générale de la police républicaine.

Mais que s’est-il réellement passé ? Le flou persiste. D’un côté comme de l’autre, la gabegie financière ne saurait être tolérée. Il s’agit de l’argent du contribuable public visiblement dilapidé ou mal géré. Face à cela, il est plus qu’urgent qu’un audit soir diligenté pour vérifier les comptes, et subséquemment, faire rendre gorge à ceux et celles qui sont les  »bouffeurs » de l’argent issu des impôts.

B. K. S

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