Mise en œuvre du PAG dans le secteur de la santé : Hounkpatin fait le point des progrès noté depuis 2016

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Le Bénin peut se réjouit d’abriter sur son sol l’un des hôpitaux les plus équipés du pays et même de la sous-région. Il s’agit du Centre Hospitalier International de Calavi (CHIC) qui vient renforcer le plateau technique du pays. Une infrastructure mise en place grâce à la volonté du gouvernement du président Patrice Talon de doter le pays d’hôpitaux qui répondent aux normes et qui vont contribuer à réduire sensiblement les évacuations sanitaires à coût de milliard chaque année. Mais au-delà, de nombreuses autres réalisations sont à mettre à l’actif du régime du nouveau départ depuis 2016. Le ministre de la Santé Benjamin Hounkpatin en reparle ici.

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SANTÉ – POINT DES RÉALISATIONS

Disponibilité des soins de santé
Dans le secteur public

En 2016, le secteur public de la santé était caractérisé par une grosse pagaille. Les populations n’avaient pas accès aux soins de façon continue parce que des grèves intempestives étaient déclenchées par les agents. Ceux-ci refusaient même de soigner les patients, y compris des femmes enceintes sur le point d’accoucher de leurs enfants. Il était aussi constaté qu’ils délaissaient l’hôpital public pour se consacrer au privé vers lequel les patients et les médicaments étaient détournés. Conséquence, les centres de santé publics enregistraient la mort de plusieurs citoyens malades abandonnés à eux-mêmes sans que le personnel médical ne soit gêné. En un mot, le secteur public de la santé était littéralement paralysé.
Depuis 2016, nous avons opéré des réformes majeures pour corriger cette anomalie. Le droit de grève a été encadré. Si au départ la mesure a été critiquée, aujourd’hui tout le monde convient qu’elle était nécessaire. Les hôpitaux fonctionnent mieux, les populations ont les soins et les acteurs du secteur sont eux-mêmes satisfaits d’être utiles à la communauté. Les médecins fonctionnaires de l’Etat qui passaient peu de temps dans le public et allaient servir dans le privé, ont même été invités à choisir entre le secteur public et le secteur privé. Mais pratiquement tous ont opté pour le service public quittant le privé. Ceci a permis de renforcer leur disponibilité au service de l’hôpital public.
Dans le privé
En 2016, le secteur privé de la santé était caractérisé par une anarchie. Les cabinets ouvraient sans autorisation. Des personnes non qualifiées en étaient les responsables et prodiguaient les soins. Des soins de mauvaise qualité étaient donc administrés impunément aux populations. Les cas les plus choquants étaient les accouchements sauvages pratiqués par des personnes qui n’ont jamais appris l’art de l’accouchement et qui tuaient aussi bien nouveau-nés que femmes enceintes, sinon laissaient des séquelles définitives à ces dernières. On enregistrait aussi la mort de patients à qui étaient administrés, dans ces cabinets illégaux, des produits non compatibles avec leur état de santé.
Pour corriger cette situation et favoriser l’administration de soins de qualité à la population, nous avons assaini le secteur en fermant les cabinets sauvages illégaux. Cela n’avait pas été compris au début, mais aujourd’hui, plus personne ne voit les images de boucherie pratiquée par de faux docteurs sur des femmes enceintes sous prétexte de procéder à des accouchements.
Toutes ces actions ont eu pour effet d’améliorer l’offre de soins au profit des populations, avec un impact significatif sur les indicateurs de performance qui sont en nette progression.

PERSPECTIVES :

Au regard des résultats positifs obtenus, qui assurent désormais une qualité de soins en constante amélioration à la population, nous allons préserver ces acquis pour que plus jamais le secteur santé ne retombe dans les travers d’avant 2016.
Meilleur fonctionnement du système parce qu’il n’y a plus de grève, le personnel n’a plus de raison de débrayer, les agents ont des solutions à leurs revendications. Absentéisme réglé, arnaques, fraudes, vol …
Dispositif mis en place pour les cas d’urgence en n’obligeant pas les populations à débourser de l’argent avant d’être pris en charge.

Équipements des centres hospitaliers

En 2016, la plupart des équipements d’imagerie médicale étaient vétustes et ne permettaient pas des diagnostics précis. À part le CNHU-HKM qui avait un scanner vétuste qui tombait régulièrement en panne, aucun autre hôpital public ne disposait de scanner. De même, dans le pays, aucun hôpital ne disposait d’IRM. Pour les examens approfondis, il fallait se rendre dans le privé ou à l’étranger. Ces examens revenaient donc très chers aux populations.
Depuis 2016, nous avons déjà mis en place une unité d’IRM et un nouveau scanner moderne de grande capacité au CNHU-HKM, équipé le CHUD Borgou de Parakou d’un scanner moderne de grande capacité et nous venons de commander un scanner de même qualité pour le CHUD Ouémé et le CHD Zou. De même, nous avons équipé plusieurs hôpitaux en appareils de radiographie (cas de Ouidah, Lokossa, Malanville, Djougou, Abomey) et acquis plus de 500 échographes multifonctions répartis dans près de 100 hôpitaux et centres de santé.
Par ailleurs, pour corriger l’insuffisance de lits qui prévalait en 2016, nous avons acquis un minimum de 700 lits (près d’un millier de lits ?) répartis dans tous les hôpitaux (centres hospitaliers universitaires, centres hospitaliers départementaux et hôpitaux de zone).
Ce renforcement des capacités de nos hôpitaux a également pris en compte la mise à disposition d’autres équipements médicaux spécifiques de laboratoires destinés à améliorer leur efficacité au service des populations.
Avant 2016, le parc ambulance de nos hôpitaux était désuet avec des ambulances amorties. Ce qui a pour conséquence, le retard à la référence, le transport des malades graves dans des conditions inadéquates. De 2016 à 2020, plus de 40 ambulances ont été acquises et actuellement 188 ambulances ont été commandées et seront livrées d’ici septembre 2024 pour renforcer le système de référence des malades. De mémoire, il n’y a jamais eu par le passé au Bénin autant d’ambulances achetées. Grâce à cette acquisition, les cas graves seront plus rapidement référés vers les hôpitaux en un laps de temps très court, ce qui augmente leurs chances d’être sauvés.

PERSPECTIVES :

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Nous allons accroître cette politique d’équipements de nos structures de santé notamment par l’acquisition d’autres scanners, échographes modernes de grande capacité et équipements de laboratoire. Ceci permettra de prendre en compte les structures de santé qui ne le sont pas encore, et de renforcer la qualité des soins de santé dans toutes nos communes. Dans la plupart de nos centres de santé, d’ici 2 à 3 ans, des équipements modernes sont programmés pour être acquis.

Construction/réhabilitation de centres de santé
En 2016, notre pays ne disposait pas d’un grand hôpital digne du nom. Le CNHU qui date de 1963 n’était plus en réalité une référence.
Notre action a donc consisté à initier la construction d’un grand hôpital moderne. Il s’agit du Centre hospitalier international de Calavi (CHIC) dont la construction est achevée et qui sera mis en service d’ici la fin de l’année 2024. C’est un hôpital de près de 500 lits, avec des équipements modernes de dernière génération, pouvant prendre en charge toutes sortes de maladies.
Avec sa mise en service prochaine, les populations souffrant de maladies graves qui n’étaient pas bien traitées ici et qui n’ont pas les moyens d’être évacuées, pourront désormais être prises en charge dans le pays. De même, nous allons réduire sensiblement les évacuations sanitaires à l‘étranger. Mieux, les étrangers aussi viendront se soigner chez nous.
Dans le même temps, nous avons accordé une attention particulière aux hôpitaux et centres de santé existants dont nous avons lancé la réhabilitation. Ainsi, le CNHU a fait peau neuve et présente de plus en plus des conditions plus favorables à une offre de soins de meilleure qualité avec notamment la réhabilitation du service de réanimation. Un bloc de standard international a été construit pour les interventions de hautes spécialités, dont la chirurgie cardiaque.
Puis nous avons ouvert de nouveaux chantiers de construction de centres de santé d’arrondissements et d’hôpitaux de zone (cas des centres de santé de Bétérou, Kika, Goro et Alafiarou, Sanson, Tchatchou, Ouèdèmè-Adja, Zinvié, Coussi, Adjido, Avrankou, Wanrou, Koussoukpa, Atchoukpa, Avogbana, Sompérékou, Sororo, des hôpitaux de zone de Savè, Tchaourou, Allada-Toffo-Zè) qui sont soit déjà achevés, soit en cours de finition.
Dans ce registre, nous pouvons aussi noter qu’en 2016, 28 chantiers de construction étaient à l’abandon. Nous en avons rouvert bon nombre et achevé une douzaine. Nous avons démarré de grands chantiers de réhabilitation qui prennent en compte les CHD, tous les hôpitaux de zone et près de 700 centres de santé.
En outre, nous avons déjà engagé les démarches pour la construction d’autres infrastructures d’envergure comme l’hôpital psychiatrique d’Allada, l’hôpital de référence général et l’hôpital mère-enfant de Togbin, etc.
PERSPECTIVES : le vaste chantier de réhabilitation et de mise aux normes de nos centres de santé, hôpitaux de zone, centres hospitaliers universitaires, sur toute l’étendue du territoire national, sera conduit à terme pour que partout dans le pays, quand on va à l’hôpital, on y reçoive des soins de qualité.
Politique de santé communautaire
C’est là une innovation majeure qui permet de rapprocher les soins et services de santé de nos populations. Pour aider les populations dans la prévention des maladies, la promotion des bonnes pratiques et, le cas échéant, leur prise en charge diligente, nous avons mis en place la politique de santé communautaire. Elle consiste à recruter, au sein des communautés, des agents relais dont la mission est de conseiller d’assister les populations pour les amener à éviter les comportements à risque pouvant générer des maladies, ou à les orienter pour leur prise en charge. Ces agents, vivant dans le milieu, connaissent bien les populations et leurs habitudes.
À ce jour, plus de 3.000 relais communautaires et 82 agents de santé communautaire qualifiés sont déployés dans 10 communes que sont Nikki, Kalalé, Bembèrèkè, Sinendé, Banikoara, Malanville, Abomey-Calavi, Sô-Ava, Abomey et Agbangnizoun.
Près de 500 agents de santé communautaires qualifiés et 12.000 relais communautaires sont déjà recrutés et seront déployés avant la fin de 2024 pour couvrir les 67 autres communes restantes. Cette politique coûtera près de 100 milliards sur les sept prochaines années à l’État.

Missions de chirurgie cardiaque sur place au Bénin

Avant 2016, la prise en charge des pathologies cardiaques coûtait cher et les malades n’avaient pas souvent les moyens d’y faire face, car l’opération coûte en moyenne 16 millions de FCFA. Si l’État doit organiser des évacuations sanitaires à l’étranger, il ne pourra pas prendre en compte tout le monde.
Nous avons donc initié des missions de chirurgie cardiaque sur place au Bénin qui ont déjà permis de soigner un grand nombre de personnes qui auraient pu mourir si rien n’était fait, ou dont les cas se seraient compliqués. C’est une première au CNHU-HKM et au Bénin.
Cette démarche permet aussi d’assurer un transfert de compétences au profit de nos médecins et paramédicaux dont une bonne trentaine a d’ailleurs été envoyée en stage de perfectionnement en Europe afin de pouvoir, dans les années qui viennent, prendre en charge les patients nécessitant ce type d’intervention. En attendant, le Gouvernement a déjà autorisé la poursuite des missions pour pouvoir satisfaire les nouvelles demandes en attente.

Chirurgie foraine
Nous travaillons à améliorer l’accès aux soins de chirurgie dans tout le pays. C’est pourquoi des missions de chirurgie foraine (de proximité) sont régulièrement organisées. De 2016 à ce jour, environ 10.000 patients ont été gratuitement opérés sur l’ensemble du territoire national pour diverses pathologies chirurgicales au sein des populations à travers des missions foraines de chirurgie et plus de 5000 patients ont également été opérés gratuitement de la cataracte dans une trentaine de communes du Bénin.
Cette dynamique que l’État met en place intéresse aussi des partenaires privés qui s’y associent pour permettre de prendre en charge plus de patients.
Cette initiative de missions de chirurgie foraine permet à de nombreux indigents d’avoir accès à des soins chirurgicaux gratuitement.

Mesures de gratuité et évacuations sanitaires

Le Gouvernement a renforcé les mesures de subvention/gratuité existantes avant 2016 avec la poursuite de la gratuité de la césarienne, du paludisme. De 2016 à 2020, près de 12 milliards FCFA ont été investis pour la prise en charge des populations vulnérables.
Avant 2016, les subventions n’étaient pas réellement versées.
Recrutements au profit des hôpitaux et centres de santé
Le secteur santé a aussi bénéficié d’une attention particulière du Gouvernement en ce qui concerne la mise à disposition de ressources humaines qualifiées. Avant 2016, la plupart des maternités dans les milieux ruraux étaient tenues par des agents non qualifiés (matrones, aides-soignantes) et très peu de centres de santé d’arrondissement disposaient d’un médecin. Il y avait également une insuffisance criante d’agents de santé dans les hôpitaux.
Aussi, avons-nous recruté de 2016 à ce jour, 2.753 professionnels de la santé, dont 471 médecins, 984 infirmiers et 445 sages-femmes. Grâce à ces recrutements, toutes nos maternités aujourd’hui disposent d’au moins un agent de santé qualifié (dire le profil). De plus, 113 centres de santé de commune et d’arrondissement disposent d’un médecin.
En outre, l’État a octroyé des bourses de formation à plus de 300 agents dans diverses spécialités médicales et paramédicales tant au Bénin qu’à l’étranger afin de renforcer l’offre de soins de qualité.
Et, pour consolider cette dynamique, nous venons de lancer encore le processus de recrutement de 796 autres agents.
Au total, ces actions ont permis de rehausser le niveau des prestations de santé au profit des populations.

PERSPECTIVES :

Nous allons conduire à terme les nouveaux recrutements autorisés et, pour l’avenir, veiller à ce que partout dans le pays, des professionnels qualifiés soient déployés et que la stratégie de rétention au poste soit consolidée. Ce qui veut dire que d’autres recrutements interviendront avec le temps.

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