Proxénétisme dans le Zou : Filles serveuses, l’entreprise sexuelle des promoteurs de bars

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Le phénomène prend de l’ampleur et choque la moyenne des consciences dans le département du Zou. Venues enfiler une blouse de serveuse pour en tirer leur pain de tous les jours, les femmes sont systématiquement transformées en des entreprises sexuelles dans la plupart des buvettes et des bars en pays Agonlin.

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Au Département enquête et investigation (Dei) du Groupe de presse Le Potentiel, les alertes répétées ont conduit à une descente sur le terrain. Les communes de Covè, Zangnanado Ouinhi et autres ont accueilli l’équipe d’investigation de Le Potentiel.

La collecte des informations et les aveux recueillis auprès des serveuses victimes permettent de se rendre compte qu’il s’agit d’un marché de commerce du sexe entretenu par des proxénètes qui ne sont rien d’autre que des promoteurs de bars. Dans le rang des victimes, on retrouve des jeunes filles et des mères célibataires surnommées Jeunes dames libres (Jdl). Qu’il s’agisse de Covè, Zangnanado ou encore Ouinhi, les femmes serveuses de bar victimes de l’exploitation sexuelle sont de nationalité béninoise et proviennent aussi de plusieurs pays limitrophes. A. Béatrice est une jeune fille de 19 ans. Orpheline de père depuis l’âge de 8 ans, elle n’a pu poursuivre les études en raison des difficultés financières de sa mère.

Pour subvenir à ses besoins et soulager les peines de sa mère et des deux frères, Béatrice va se trouver un emploi dans un bar à Zangnanado. «Servir les boissons aux clients en toute courtoisie, c’est ce que le patron m’a dit quand je suis venu travailler. C’est tout. Je ne savais pas qu’il fallait aussi laisser les clients le toucher ou alors les suivre pour les satisfaire», confie Béatrice tout en larmes, visiblement torturée par le poids de la conscience.

«Êtes-vous consentante ? » Lui lance notre équipe d’investigation lors de l’entrevue. «Non, je ne suis pas trop à l’aise avec ça. Surtout que ça se répète presque tous les jours. Le patron trouve pour son compte. C’est vrai que le client nous donne des pourboires et aussi nous donne un peu plus d’argent quand on les suit. Je suis obligé de faire comme cela d’abord, sinon je vais perdre mon boulot », a expliqué A. Béatrice.

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Akouélé Z. interviewée dans l’une des trois communes raconte comment un soir un client lui a proposé une partie de jambes en l’air contre de l’argent. « Il est venu. Je l’ai servi. Il a bu proprement et avant de partir il m’a dit de le suivre sur-le-champ. Je n’avais pas fini les heures de travail, mais il m’a dit qu’il irait parler à mon patron pour gérer ça. Après, c’est notre gérant qui m’a dit que le patron a dit de partir et qu’il n’y a pas de problème », raconte Akouélé qui s’exprime dans une langue bien connue d’un pays voisin.

Elle fera savoir que le client lui a confié avoir payé une somme de 2000 francs CFA au patron pour obtenir l’autorisation de partir avec elle. Elles sont nombreuses à subir toutes sortes d’abus sexuels dans les bars. Les promoteurs de buvettes et de bar se la coulent douce sur le dos des serveuses transformées en entreprise sexuelle à fabrique d’argent. Les récits de la plupart des femmes sont assez glaçants.

Très souvent, certaines filles et jeunes dames célibataires libres avouent tenir des rapports sexuels non protégés sur exigence des clients. En contrepartie, ces hommes (clients) avides du sexe augmentent le tarif et  »mouillent les barbes » des promoteurs de bars selon le degré de satisfaction. Le phénomène tend à se répandre dans les bars en pays Agonlin. Il s’agit d’un réseau de proxénétisme qui livre les serveuses de bar en exploitation sexuelle. Certains leaders communautaires confient que  »c’est quasi officiel » puisque dès que le client vient dans le bar et a des vues sur une serveuse, il se rapproche du gérant et/ou du promoteur, paie 2000 francs puis s’en va avec la serveuse en question.

Les autorités à divers niveaux devront prendre le taureau par les cornes. Travailler dans les bars du département du Zou est désormais risqué par les serveuses.

B. K. S

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