Ghana : Arrestation de près d’une quarantaine de militants lors d’une manifestation contre l’orpaillage illégal
Une manifestation organisée pacifiquement à Accra, au Ghana, contre l’orpaillage illégal a été brutalement interrompue par la police le dimanche 22 septembre 2024. Selon la police, 42 manifestants ont été arrêtés, tandis que les organisateurs de la mobilisation avancent le chiffre de 32 , dont un enfant de huit ans. Ce rassemblement, initié par l’ONG Democracy Hub sous le slogan « Dites non au Galamsey », visait à dénoncer l’inaction et la corruption des autorités face à ce phénomène destructeur pour l’environnement.
Les premières interpellations ont eu lieu dès la matinée, à un carrefour d’Accra, alors qu’un groupe de manifestants tentait de bloquer la circulation. La police ghanéenne, par la voix de sa directrice de la communication, Grace Ansah-Akrofi, a défendu l’intervention en précisant que la manifestation était illégale. « Nous avions proposé aux organisateurs sept sites alternatifs pour leur manifestation afin de garantir la fluidité du trafic, mais ils ont refusé », at-elle déclaré. Les autorités avaient mis en garde les organisateurs de la veille, leur demandant de modifier l’itinéraire, une demande maintenue sans réponse.
Dans l’après-midi, malgré les premières arrestations, une vingtaine de manifestants sont revenus sur les lieux pour continuer leur protestation. Parmi eux, Felicity Nelson, l’une des organisatrices, a vivement exprimé l’attitude des forces de l’ordre. « Ce n’est pas à la police de nous dire où manifester, la Constitution nous en donne le droit ! » at-elle lancé, en dénonçant la répression systématique des manifestations. Moins d’une heure plus tard, Nelson et une dizaine d’autres manifestants étaient arrêtés à leur tour.
Pour les organisateurs, ces arrestations constituent une grave atteinte à la liberté de manifester. Democracy Hub accuse les forces de police d’entraver l’accès des manifestants à des avocats, accentuant ainsi les critiques sur l’état de la démocratie et des droits humains au Ghana. Cette intervention policière relance le débat sur la liberté d’expression dans le pays, alors que le problème de l’orpaillage illégal, ou « Galamsey », continue de dévaster les terres et les communautés locales.