Lutte contre le terrorisme dans le Nord du Bénin, un ancien fonctionnaire de police offre des pistes de solutions et de réorganisation stratégique pour une meilleure défense du territoire.

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La lutte contre le terrorisme est une priorité mondiale et au Bénin, elle est devenue une urgence de souveraineté…

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Actuellement dans le Nord du Bénin, le terrorisme est devenu une menace omniprésente, bouleversant l’équilibre des communautés. Que ce soit par des attaques violentes, des actes de sabotage ou d’incitation à la peur, il fragilise les fondements de la sécurité nationale et met en péril la cohésion sociale.


L’évidence est que les stratégies traditionnelles (patrouille motorisée, postes ou points fixes…) sont à rudes épreuves.

Et dans un contexte de globalisation où les réseaux terroristes s’adaptent rapidement aux avancées technologiques mais aussi stratégiques de lutte, il est essentiel pour les responsables de la sécurité d’opérer des réformes profondes en matière de techniques de défense ou tout au moins de faire autrement les mêmes choses.

La lutte contre le terrorisme n’est plus seulement une question de sécurité, mais un impératif pour protéger les valeurs démocratiques et libre circulation des personnes et des biens mais surtout de rassurer les populations et les partenaires que l’État est toujours debout.

Je propose en premier de faire autrement et en second point d’opérer des réformes profondes.

Faire autrement, c’est :

1- Arrêter les points fixes dans les zones rouges. Sans moyens efficaces et une protection conséquente, les éléments déployés aux points fixes ne sont que des épouvantails n’effrayant que les petits délinquants, pas les terroristes. Il faut plutôt remettre des véhicules à ces éléments pour renforcer le dispositif de patrouille.

2- Stopper les patrouilles motorisées . C’est du suicide. Il faut fédérer les énergies en déployant des patrouilles avec les vecteurs aériens.

3- Arrêtez les visites de secteur à moto.

4- installer des miradors élevés comportant en permanence au moins 5 éléments armés en conséquence pour voir loin, riposter loin et de manière lourde.

5- débrailler les alentours des unités sur une distance de 150m ou plus à la ronde. C’est pourquoi il faut des camps et non plus des commissariats comme en 1990 ( sans clôture sans eau, sans électricité…) D’ailleurs, ce n’est plus une question de sécurité intérieure mais plutôt une question défense du territoire. La Police ne peut plus jouer le rôle d’avant-garde.

6- les gaz lacrymogènes ne sont pas uniquement utilisés pour le Maintien de l’Ordre (MO), on peut aussi les utiliser pour se défendre et distraire l’adversaire. Doter les unités de Gaz piquants, fumigènes…

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En ce qui concerne les grandes réformes potentielles en matière de sécurité pour lutter contre le terrorisme dans le Nord Bénin

  1. Renforcement de la coordination entre les agences de lutte contre le terrorisme
  • Mise en place d’un centre national de coordination des actions antiterroristes;
    -Mise en place d’un centre avec un Poste unique de Commandement opérationnel réunissant le commandement militaire et policiers en charge de la lutte contre le terrorisme regroupant toutes les forces de sécurité afin de centraliser les informations sur les menaces terroristes et améliorer la réactivité face aux situations d’urgence.
  1. Réorganisation du maillage des zones rouges
    Dans toute la commune de Karimama il faut mettre les commissariats à l’intérieur de petit camp militaire. Un camp à Monsey , un à Kompa pour soutenir Monsey en cas d’attaque, un à Karimama pour couvrir les arrondissements de Karimama et Bogo Bogo et un autre à Birni lafia.
    Ceci permettra de fédérer les moyens, les énergies et d’opposer une riposte conséquente en cas d’attaque. Ces camps doivent être clôturés naturellement.
  2. Modernisation des outils de surveillance et de renseignement
  • African Park peut beaucoup aider dans la surveillance à travers l’installation de petites caméras dans le parc pour collecter périodiquement des renseignements sur les activités et différentes progressions des terroristes. African Park dispose des moyens pour le faire déjà qu’il arrive à repérer facilement les braconniers et autres.
  • Doter les camps Karimama de drone de surveillance et instaurer une surveillance H24 des zones rouges
  • Utilisation accrue de l’intelligence artificielle (IA) pour analyser les données provenant de caméras et sources ouvertes (réseaux sociaux, forums en ligne) afin d’identifier des comportements suspects. 4 Formation renforcée des Forces de Défense et de Sécurité en charge de la lutte 5 – Renforcer la coopération internationale avec les pays limitrophes pour
    1- l’échange de meilleures pratiques et la formation conjointe avec les pays ayant une expérience avérée dans la lutte antiterroriste.
    2- Échanges de renseignements
    3 – mener des actions régionales opérationnelles conjointes.
  1. Encourager la collaboration citoyenne
  • Campagnes de sensibilisations permanentes pour inciter les citoyens à signaler des comportements suspects de manière anonyme, tout en leur garantissant la sécurité et la confidentialité de leurs témoignages.
  • Développement d’applications mobiles pour permettre aux citoyens de signaler en temps réel des situations suspectes avec des options de géolocalisation.
  1. Réforme du cadre juridique
  • Adaptation des lois à l’évolution du terrorisme numérique, permettant de mieux encadrer et surveiller les activités terroristes en ligne, notamment le financement, le recrutement, et la radicalisation.
  • Révision des procédures judiciaires pour faciliter la détection et l’arrestation préventive des individus radicalisés, tout en garantissant le respect des droits de l’Homme.
  1. Prévention de la radicalisation
  • Programmes d’éducation dans les écoles. Nous sommes attaqués alors il est impérieux que dans les classes on développe des modules visant à sensibiliser les jeunes aux dangers de la radicalisation et à promouvoir les valeurs de tolérance et de citoyenneté.
  • Soutien accru aux initiatives locales impliquant les communautés religieuses et civiles, avec un focus sur la réinsertion des individus radicalisés ou à risque de l’être.

Ce n’est que l’exemple de Karimama qui peut servir ailleurs dans toutes les zones rouges.

Komlavi APEGNAN.

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