Contrefaçon, piratage et vente illicite des cahiers d’activités scolaires CRIET : deux personnes déposées en prison

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Certains Béninois avides de gains faciles ne manquent pas d’idées pour parvenir à leurs fins. Cette fois-ci, écoliers, écolières et parents sont victimes d’un réseau d’arnaque. Il s’agit d’un réseau d’acteurs ingénieux dans l’animation d’un marché illégal de vente des cahiers d’activités scolaires, notamment les manuels de Français et de Mathématiques des niveaux CI et CP dans les écoles primaires publiques ou privées du Bénin.

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Les cahiers d’activités sont pourtant «conçus, élaborés et financés par le gouvernement du Bénin à des milliards de francs CFA et mis gracieusement à la disposition des apprenants dans les écoles primaires publiques comme privées», lit-on dans un communiqué en date du 30 septembre 2024 signé du ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou.

Au mépris des textes en vigueur, l’autorité ministérielle constate que des individus procèdent à la vente de ces cahiers d’activités scolaires subventionnés après avoir piraté lesdits cahiers d’activités. Le ministre Salimane Karimou rappelle que la vente de ces documents est formellement interdite sur toute l’étendue du territoire national.

Hélas, en dépit de ces rappels qui sonnaient comme un avertissement lancé aux animateurs de ce marché illicite de vente des cahiers d’activités scolaires, l’avidité des auteurs ne leur a pas permis de  » lâcher l’affaire  » qui paraissait juteuse. Le commerce illicite des cahiers d’activités s’est poursuivi et continue d’ailleurs. Des individus avides d’argent et voulant s’enrichir sur le dos des parents écoliers n’ont jamais renoncé à la vente des cahiers d’activités.

Le service alerte du Département enquête et investigation (Dei) du Groupe de presse Le Potentiel a recensé des dénonciations incessantes ces derniers jours. Enseignants, promoteurs d’écoles privées, acteurs clés de la formation des enseignants et autres auxiliaires au système éducatif sont décrits comme étant des personnes impliquées dans le commerce illicite des cahiers d’activités scolaires. Le Dei de Le Potentiel a d’ailleurs constitué une base de données sur les acteurs de ce réseau de vente illicite des cahiers d’activités.

Nos sources apprennent aussi que le Ministère des Enseignements maternel et primaire a porté plainte contre X à la Brigade économique et financière (Bef) le 30 septembre 2024 parallèlement à son communiqué de rappel d’interdiction de vente des cahiers d’activités. Dans le même temps, les imprimeurs mis à contribution dans le cadre de l’exécution des marchés publics passés pour édition des cahiers d’activités ont aussi porté plainte.

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Nos sources renseignent que les enquêtes de la police républicaine ont permis d’appréhender certains vendeurs et imprimeurs sur l’ensemble du territoire national. Le 3 octobre dernier, un mandat de dépôt a été décerné contre deux (2) des prévenus présentés à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET).

Les mis en cause sont poursuivis pour des faits de contrefaçon, de piratage et de vente illicite des cahiers d’activités et decodables. Le procès des prévenus est renvoyé au 22 octobre prochain. Et même si la justice a déjà sorti ses muscles, ces inculpations sont loin de dissuader les membres du réseau de vente des cahiers d’activités de Français et mathématique des niveaux CI et CP. Le commerce se poursuit. Face à l’entêtement, la Brigade économique et financière doit élargir les enquêtes afin d’interpeller les enseignants, les promoteurs d’écoles et les autres acteurs qui se réfugient derrière l’argument  »ici c’est le privé » pour poursuivre la sale besogne de vente des manuels pourtant financés par le gouvernement.

Par ailleurs, nos sources bien introduites dans le système éducatif informent que les statistiques fournies par les directeurs d’écoles ne sont pas souvent exactes. Or, c’est sur la base de ces statistiques que le ministère des Enseignements maternel et primaire déploie les manuels scolaires dans les écoles au profit des apprenants. Conséquence, par endroit, des apprenants peuvent ne pas avoir le manuel à temps au même moment que leurs camarades.

Face à la situation, certains parents expriment aussi le désir d’acheter ces manuels à leurs enfants. C’est ainsi qu’une demande naît sur le terrain, laquelle demande aiguise les appétits du réseau d’individus indélicats pour faire des piratages des manuels scolaires qu’ils vendent ensuite aux parents. Certaines sources soupçonnent même certains inspecteurs régulièrement commis et payés par le gouvernement pour l’élaboration des manuels scolaires de faire partie du réseau d’individus indélicats.

Vrais ou faux, les faits sont graves et interpellent la vigilance des parents d’élèves. Parallèlement à l’action judiciaire en cours et qui permettra d’interpeller tous les acteurs impliqués dans ce commerce illicite de manuels scolaires, les parents devront être éveillés pour éviter de tomber dans l’arnaque de ces individus indélicats. Se faire du fric de façon illicite sur le dos des enfants à l’école couvre de honte les auteurs.

B. K. S

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