Incarcéré pour une affaire dite de ‘’tentative d’atteinte à la sûreté de l’État’’ : Boko, un rêve présidentiel sacrifié, l’usure du temps, l’épreuve redoutable

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Accusés de faits présumés de complot contre la sûreté de l’État, blanchiment de capitaux et corruption d’agent public, l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ex-ministre des Sports Oswald sont placés en détention provisoire. Aux mains de la justice béninoise en attendant les issues possibles de cette lugubre affaire désormais envoyée en instruction, Olivier Boko joue gros.

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Entre glissement et basculement d’un destin d’homme d’État en construction dans les sérails du pouvoir Talon, Olivier Boko vient d’entrer dans une phase de doute. La prison immobilise. Elle vous éloigne des objectifs qui hier étaient à portée de main. Elle ronge et ruine vos ambitions les plus nobles. Elle brise les amitiés, vous plonge dans la sollicitude et met à l’épreuve constamment votre état d’esprit.

La case prison vous révèle aussi le réel visage des démons déguisés en anges dans votre entourage. Les plus fidèles en amitiés marqueront encore pour un temps leur compassion. Mais les hypocrites qui juraient par tous les dieux leur loyauté parce qu’ils savent qu’ils vivent de vos chéquiers vous tourneront dos au bout de quelques jours.

Ces faux amis qui ne sont que des jouisseurs professionnels ne vont pas perdre le temps pour vous renier pour aller s’allier à vos ennemis communs. Ces amis hypocrites savent désormais et sont convaincus que la prison vous affaiblit. Ils sont convaincus que maintenu dans les quatre murs d’une maison d’arrêt, vous ne valez plus rien.

Tant votre pouvoir d’influence, votre pouvoir financier et vos capacités à satisfaire leurs besoins sont désormais réduits, voire inexistants. Puis, à un moment donné, le prisonnier se rendra compte qu’il n’a jamais eu d’alliés sûrs. À cette étape, la déception ressentie face à la trahison de faux amis ronge mille fois plus que la perte de la liberté.

Malheureusement, Olivier Boko devra rapidement se préparer à cette dure réalité. Lui, qui jusqu’au 23 septembre gardait encore ses appuis d’homme fort et incontournable au cœur du pouvoir de la rupture est plus que jamais dans une zone rouge. L’homme surnommé VP (Vice-président) bâtissait sans doute son ambition présidentielle de l’après-Talon en 2026.

Le profil et l’étoffe de Olivier Boko faisaient de lui un successeur de taille à son désormais ex-ami Patrice Talon. Aucun analyste sérieux ne pouvait faire des analyses politiques sans évoquer le nom de Olivier Boko dans les starting-blocks des présidentiables en 2026. À un an de la clôture du dépôt des dossiers de candidatures à la Commission électorale nationale autonome (Cena) pour le compte de l’élection présidentielle de 2026, Olivier Boko est plus que jamais affaibli par sa détention.

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Les faits à lui reprochés sont d’origine criminelle et sont par conséquent envoyés devant une commission d’instruction. Ici, une seule question suffit à redouter les heures sombres que Olivier Boko pourrait passer en prison. Nul ne peut dire avec exactitude avec quel rythme les membres de cette commission d’instruction vont conduire et boucler les enquêtes afin de prononcer un non-lieu ou alors envoyer Olivier Boko au jugement.

Le calendrier judiciaire devient dès lors un élément déterminant pour apprécier les possibilités ou non d’une candidature de Olivier Boko en 2026. Une affaire en instruction peut prendre un temps anormalement long. À cela, il faut ajouter l’œuvre supposée des mains manipulatrices n’ayant aucun intérêt qu’une enquête aboutisse rapidement.

Et plus le temps passera, plus Olivier Boko passera du temps en détention et plus ses soutiens mêmes les plus engagés vont céder au découragement. La démobilisation des soutiens de Olivier Boko n’est pas à exclure. Puisque l’homme sera out et davantage affaibli, les soutiens ne verront plus d’intérêt à continuer par le soutenir.

La course vers la recherche d’autres parrains va alors commencer si ce n’est déjà le cas. Les messes de déclaration de condamnation de ce fameux projet de coup d’État se célèbrent depuis, y compris dans le cercle des amis proches de Olivier Boko. Plus personne ne veut revendiquer ses amitiés avec Olivier Boko. Plusieurs expressions avilissantes sont utilisées pour désigner l’homme.

Si certains le font par hypocrisie dans l’espoir de se mettre à l’abri des représailles vengeresses des  »grands chefs » restés du bon côté de l’appareil, leur posture sonnera inéluctablement une démobilisation des militants et sympathisants de Olivier Boko. Précoce, peut-être, l’idée que Olivier Boko est désormais hors de la course présidentielle n’est pas anodine.

Et une fois encore, les acteurs politiques béninois, par leur comportement, montrent qu’il n’y a ni morale, ni vertus de vie, ni sincérité dans le jeu politique. De quoi davantage pâlir l’image de l’homme politique déjà en déclin ces dernières années au Bénin.

B. K. S

SWEDD

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