Le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire (GTDA) des Nations Unies a récemment publié un avis sur l’inacération de Joël Aïvo. Ils exigent la libération immédiate du constitutionnaliste béninois Joël Aïvo. Selon les experts de l’ONU, sa détention, qualifiée « d’arbitraire », viole plusieurs normes internationales de droits de l’homme, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Joël Aïvo, arrêté en 2021 et condamné à dix ans de prison pour « blanchiment de capitaux » et « atteinte à la sûreté de l’État », a été incarcéré dans des conditions qualifiées d’« inhumaines » par le GTDA. L’organisme des Nations Unies rapporte que M. Aïvo aurait été détenu dans une cellule surpeuplée avec 38 autres personnes, dans des conditions d’insalubrité alarmantes, et aurait contracté la Covid-19 avant d’être transféré dans une cellule moins peuplée en juin 2021.
Les visites familiales de Joël Aïvo, autre point soulevé par le rapport, sont soumises à des restrictions sévères. Ces rencontres ne durent que quelques minutes, se déroulent sous contrainte physique, et derrière une barrière visible de tous. Cette manière de faire est une atteinte manifeste aux droits fondamentaux selon le GTDA.
Malgré une interpellation adressée au gouvernement béninois en janvier 2024, aucune réponse n’a été donnée. Le GTDA exhorte les autorités béninoises à libérer Joël Aïvo et à indemniser ce dernier pour les préjudices subis. Le GTDA avait également réclamé la libération de Mme Madougou, demande restée sans réponse jusqu’à ce jour.
Le nouvel avis du GTDA s’ajoute aux appels internationaux en faveur des droits de l’homme au Bénin, jetant une lumière crue sur les conditions de détention et les pratiques judiciaires du pays.
Médard CLOBECHI