Lancement du projet Luxembourg : le gouvernement béninois en guerre contre la traite, le travail des enfants dans le Couffo et le Zou
Le Centre socio-éducatif Direct-AID de Djakotomey a servi de cadre pour le lancement officiel du projet Luxembourg : soutien au gouvernement du Bénin pour la réalisation des droits des enfants à risque ou affectés par la traite, le travail des enfants et ses pires formes. Ce projet salvateur initié au profit des départements du Couffo et du Zou a été lancé par le ministre du Travail et de la fonction publique Adidjatou Mathys dans la matinée de ce jeudi 14 novembre 2024.
En effet, ce projet est le fruit d’un partenariat tripartite entre le gouvernement béninois, le royaume de Luxembourg et l’UNICEF. Il vise à soutenir l’accélération de la mise en œuvre des recommandations internationales en vue de l’éradication effective de la traite des enfants, du travail des enfants et de ces pires formes. Le projet Luxembourg intervient dans un contexte où la situation du travail des enfants au Bénin est marquée par la persistance des normes sociales défavorables à la réalisation des droits des enfants, des mesures de protection perfectibles en faveur des droits à l’éducation, à la santé et à la protection contre les abus, et la maldéfense des enfants, un besoin de renforcement de la résilience des familles et des communautés, la faible capacité des enfants et autres jeunes travailleurs à faire valoir leurs droits, l’insuffisance des ressources financières nécessaires à la mise en oeuvre des actions de lutte contre le travail des enfants, etc.
Même si le Bénin a enregistré des avancées significatives, notamment la réduction du taux de prévalence nationale du travail des enfants qui est passé de 52,5% en 2014 à 19,9% en 2022, la réussite de la campagne Tolérance Zéro au travail des enfants dans les secteurs à forte prévalence au Bénin et bien d’autres actions de sensibilisation et de communication, le ministre Adidjatou Mathys estime qu’il reste encore beaucoup à faire puisque pour elle, l’objectif est d’avoir zéro enfant exploité économiquement.
C’est donc pour renverser la tendance et changer définitivement la donne que le projet de Luxembourg apparaît comme une réponse appropriée aux pires formes de travail des enfants dans les départements du Zou et du Couffo où les taux de prévalence nationale sont respectivement de 17,2 % et de 41,2 %, selon les enquêtes mixtes de 2022.
D’un coût global d’environ 1,3 milliard de francs CFA environ, ce projet d’une durée de trois ans, permettra aux différents acteurs de protection de lutter contre la traite des enfants à des fins de travail forcées, mettre en œuvre des dispositions relatives au travail des enfants et à ses pires formes, renforcer les mécanismes communautaires de prévention et de lutte contre l’exploitation économique des enfants et enfin, enquêter sur ces pratiques préjudiciables à l’épanouissement des enfants et poursuivre leurs auteurs…
Dans cette perspective, le ministre Adidjatou Mathys, en procédant au lancement officiel, a invité les acteurs de la lutte contre le travail des enfants à redoubler d’ardeur pour apporter des réponses appropriées aux atteintes aux droits des enfants. À l’en croire, « Si les résultats ci-dessus annoncés pour les trois prochaines années sont atteints, nous serons tous fiers d’affirmer que le travail des enfants a été éradiqué dans notre pays en général et dans les départements du Zou et du Couffo en particulier. À cet égard, j’exhorte tous les acteurs chargés de la mise en œuvre des actions programmées à jouer pleinement leurs partitions, surtout le comité de pilotage du projet qui tiendra dans les heures qui suivent sa première session à faire preuve de professionnalisme et d’abnégation dans le suivi de l’administration des actions. De même, j’engage les directeurs départementaux du travail de la fonction publique en collaboration avec les autres parties prenantes, à veiller à la mise en œuvre cohérente et efficace des actions sur le terrain pour parvenir à des résultats probants », a martelé le ministre du Travail et de la Fonction publique qui n’a pas manqué de réitérer les remerciements du Bénin au gouvernement du Luxembourg ainsi qu’à l’UNICEF pour cette marque d’attention à l’égard des enfants. « Je tiens à les rassurer que notre gouvernement jouera pleinement sa partition dans le projet tant au niveau central que déconcentré, afin que les fruits puissent tenir la promesse des fleurs » a promis l’autorité ministérielle.
C’est le même engagement que les deux partenaires à savoir le Luxembourg et l’UNICEF représentés respectivement par Joseph Senninger et Ousmane Niang. Très préoccupés, les deux ont réaffirmé leur disponibilité à accompagner le gouvernement béninois à atteindre les objectifs relatifs au projet. C’est également le pari qu’ont pris la représentante du ministère des Affaires sociales et de la microfinance, le représentant du garde des Sceaux, le directeur du cabinet, le secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction publique, les préfets des départements du Zou et du Couffo, les directeurs départementaux et chefs du département du ministère du Travail et de la Sanction publique ainsi que les chefs religieux et autres acteurs, témoins du lancement de cet ambitieux projet.
Joseph Sossou