L’opposant malien Issa Kaou N’Djim a été arrêté mercredi à Bamako, suite à des propos critiques à l’égard des autorités militaires du Burkina Faso. Cette interpellation fait suite à des accusations portées par Ouagadougou, reprochant à N’Djim d’avoir tenu « des propos gravissimes » lors d’une émission télévisée sur Joliba TV News, où il aurait remis en question la légitimité d’une enquête sur une récente tentative de déstabilisation au Burkina.
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N’Djim a été interpellé à son domicile de Bamako par des agents en civil. « Ils ont dit qu’ils avaient besoin de lui pour une affaire », a confié un membre de sa famille. La source judiciaire malienne a confirmé qu’il était actuellement détenu dans une unité d’enquêtes. Cette arrestation relance le débat sur la liberté d’expression dans les régimes de transition militaire de la région.
Les tensions sont palpables entre les deux pays, malgré leur alliance au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Niger, fondée pour renforcer la coopération entre les régimes militaires de la région. Selon l’autorité burkinabè de régulation des médias, les commentaires de N’Djim visaient à « jeter un discrédit sur nos autorités », une accusation sérieuse qui a conduit la Haute autorité de la communication (HAC) du Burkina à solliciter une intervention de son homologue malienne.
Ancien vice-président du Conseil national de transition (CNT) malien, N’Djim est une figure politique controversée, initialement proche du colonel Assimi Goïta, avant de s’éloigner du pouvoir en prônant un retour rapide à un régime civil. En décembre 2021, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour « atteinte au crédit de l’État », à la suite de propos subversifs sur les réseaux sociaux.
Médard CLOBECHI
