Démocratie, justice et médias au Bénin : Maître Bastien Salami parle d’un État moderne en construction sous Talon

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Avocat de profession, Bastien Salami n’a rien oublié de sa science au cours des cinq (5) dernières années passées à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) en tant que conseiller.

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Aussitôt sorti de ses fonctions de conseiller à la Haac, Maître Bastien Salami a repris service dans la grande famille des avocats inscrits au barreau. Acteur politique, l’homme n’a aussi pas oublié le flair du militantisme. Serviteur du droit, Bastien Salami a choisi d’investir l’espace médiatique pour partager sa lecture sur certains faits marquants de l’actualité sociopolitique nationale.

Reçu ce dimanche 17 novembre 2024 sur l’émission Zone franche de la télévision privée Canal 3 Bénin, Maître Bastien Salami a évoqué l’état de santé de la démocratie au Bénin, le fonctionnement de l’administration judiciaire, les procès en intention faits au régime Talon sur le bâillonnement des libertés individuelles et collectives. Pour l’ancien conseiller à la Haac, le Bénin est sur une pente montante. Le pays, dira-t-il est un État moderne en construction, grâce aux courageuses réformes entreprises çà et là pour le gouvernement du Président Patrice Talon.

L’acteur politique et avocat renvoie à un répertoire chargé de bonnes réalisations en matière de gouvernance économique, administrative, sociale, infrastructurelle, cultuelle, touristique, etc. Pour Maître Bastien Salami, seules la rigueur dans la gestion des affaires publiques et les réformes opérées ces dernières années ont permis de faire des progrès énormes pour sortir le Bénin du sous-développement.

Sur l’aspect singulier du développement, maître Bastien Salami ouvre la passerelle sur la démocratie répondant indirectement aux voix critiques. « La démocratie seule, les droits de l’Homme seuls suffisent ils pour permettre l’épanouissement de l’être humain ?», s’interroge maître Bastien Salami. Selon lui, il ne s’agit pas de fouler aux pieds la démocratie et les libertés pour aller au développement. « Le dire ainsi, c’est fait un affront aux Béninois », a-t-il précisé avant d’insister sur le fait qu’il n’y a pas de « liberté sans responsabilité ».

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L’avocat qui connaît bien le fonctionnement de l’administration judiciaire est revenu sur les critiques portées contre l’indépendance de la justice. « Si la justice n’était pas libre, pensez-vous que dans ce même pays, tous ceux qui ont des idées contraires à la ligne de la mouvance présidentielle viendraient sur vos plateaux ? », a martelé Bastien Salami. L’ancien conseiller à la Haac cite en exemple la liberté de ton des éditorialistes critiques envers l’action gouvernementale et la possibilité pour les opposants d’assumer leurs opinions dans les médias classiques et sur les réseaux sociaux.

Pour lui, il n’est pas possible de penser que la justice crée des exilés politiques ou des prisonniers politiques. Il faut plutôt que les citoyens soient en mesure de concilier la liberté à la responsabilité, a-t-il expliqué. La semaine écoulée, le général Louis Philippe Houndegnon a été arrêté et placé en détention préventive pour des faits présumés d’incitation à la rébellion et de harcèlement par voie électronique. Dans une certaine chapelle politique et de l’avis de certains citoyens, cette arrestation est une preuve du recul de la liberté d’expression au Bénin. Faux, rétorque, Maître Bastien Salami. Sur le plateau de Canal3 Bénin, l’avocat rappelle que partout au monde, en raison de la sensibilité de certains dossiers, des interpellations peuvent se faire de façon exceptionnelle sans outre forme de procédure préalable. «Il (Louis Philippe Houndegnon) connaît le droit. C’est le même droit qu’il a appliqué à Fagbohoun. Un dimanche, 4 juin 2006, Fagbohoun a été appréhendé à son domicile en ma présence… il est revenu me voir pour me dire « Maître, ils sont venus m’arrêter »… Il y avait 2 flics, Houndegnon et un autre », a rappelé Maître Bastien Salami qui précise qu’à l’époque, Fagbohoun n’avait jamais été convoqué et qu’il n’y avait aucun mandat d’arrêt contre lui.

« Il y a des dossiers dans lesquels, compte tenu de leur sensibilité, on peut passer outre la convocation », a martelé Bastien Salami qui précise qu’en l’état actuel des choses, il ne peut juger de la situation puisque n’étant pas juge.

L’ancien conseiller à la Haac a, pour finir, convié les Béninois à faire confiance aux institutions de la République, à allier la culture des libertés à celle de la responsabilité puis à continuer par faire des efforts individuels et collectifs, seul moyen de conduire le Bénin vers le développement.

B. K. S

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