En moins de dix jours, le Bénin a perdu trois sages-femmes, toutes dans la fleur de l’âge, plongeant leurs familles, collègues et communautés dans une profonde tristesse. Ces disparitions rapprochées interpellent sur les conditions de travail des professionnels de santé et les défis qu’ils affrontent au quotidien.
Une série de pertes tragiques
La première à succomber, OROU WIANSO Sanri, officiait dans une clinique privée à Abomey-Calavi. Elle est décédée le 8 novembre 2024, des suites d’une courte maladie. Bien connue pour son engagement et sa douceur auprès des patients, elle laisse derrière elle un vide immense au sein de l’équipe médicale et auprès des nombreuses familles qu’elle a accompagnées.Quelques jours plus tard, le 12 novembre, une deuxième perte vient endeuiller le corps médical. Stéphanie ATONDEH, sage-femme au centre de santé de Tohouè, dans la commune de Sèmè-Podji, a rendu l’âme dans un hôpital de Porto-Novo.
Sa mort, brutale et inattendue, a bouleversé ses collègues et les habitants de sa communauté, où elle était reconnue pour sa disponibilité et son professionnalisme.Enfin, le 17 novembre, la série noire se poursuit avec le décès de DAVID GNANHOUI Prudence. Sage-femme dévouée et appréciée, elle a succombé à des causes encore non révélées, laissant planer un mystère sur les origines de ces décès successifs.Des coïncidences troublantes ou une problématique plus profonde ?Ces disparitions, aussi rapprochées que dramatiques, posent des questions légitimes sur les conditions de travail des sages-femmes au Bénin.
Fatigue chronique, surcharge de travail, stress lié aux urgences obstétricales et au plateau technique inadéquat sont autant de réalités auxquelles elles font face quotidiennement.Les décès de ces trois professionnelles pourraient-ils être liés à la pression constante du métier ? Ou s’agit-il simplement de coïncidences malheureuses, un rappel cruel de la fragilité de la vie ?
Un hommage mérité et un appel à l’action
Le départ de ces sages-femmes est une perte incommensurable non seulement pour leurs proches, mais aussi pour le système de santé béninois. Leur dévouement à sauver des vies, souvent dans des conditions difficiles, mérite d’être salué.Ces drames doivent néanmoins inciter à une réflexion nationale.
Il est urgent d’améliorer les conditions de travail des professionnels de santé, de renforcer leur suivi médical et de leur offrir un environnement de travail plus humain et sécurisé.
B. K. S