Après cinq mois de détention, 11 opposants à la junte militaire au pouvoir au Mali ont été remis en liberté provisoire le jeudi 5 décembre. Ces personnalités, incluant d’anciens ministres et dirigeants de partis politiques, avaient été arrêtées en juin dernier pour avoir organisé une réunion politique non autorisée. Leur libération marque une étape significative dans le contexte politique tendu que traverse le pays. Ces figures de l’opposition, détenues dans la localité de Kéniéroba, ont regagné Bamako à bord d’un minibus après deux heures de route. Bien que physiquement affaiblis, aucune maltraitance dégradante ne leur a été infligée, selon les premiers témoignages.
Présentés au juge du tribunal de la Commune V de Bamako, ils ont appris les modalités de leur remise en liberté. Contrairement à ce qui était redouté, aucune mesure de contrôle judiciaire ne leur a été imposée. Ils sont libres de se déplacer à leur guise, un signal fort en faveur d’une détente politique. Selon les informations, un ancien Premier ministre, impliqué dans une médiation discrète, a qualifié cette libération de « geste de décrispation politique » dans le cadre des efforts de réconciliation nationale. Ce processus, soutenu par la junte, vise à restaurer un climat de confiance dans un pays marqué par des tensions politiques et sécuritaires persistantes.
Les 11 opposants avaient été arrêtés en juin lors d’une réunion tenue dans une résidence privée à Bamako. Cette réunion, jugée illégale par les autorités, avait entraîné leur inculpation pour « réunion non autorisée ». Leur détention prolongée avait suscité des critiques de la communauté internationale et des organisations de défense des droits humains, pointant du doigt un durcissement des libertés publiques sous le régime militaire.
Médard CLOBECHI