11 décembre 2024. Patrice Talon met fin à l’attente devenue longue et marquée par des crises d’angoisse, de peur, de crainte et d’impatience. Enfin, la désignation des membres du Conseil économique et social (Ces) est chose faite.
Les membres de l’institution sont désormais au grand complet. Les noms sont connus et les visages aussi. Le Conseil économique et social est aux mains d’acteurs provenant d’obédiences politiques diverses avec des expériences variées et des parcours professionnels qui captent l’attention.
Alors que le débat sur le repêchage des »oubliés » de la rupture, du contentement des uns, de la récompense pour les services loyaux s’étiole, c’est désormais la course à la présidence du Conseil Économique et Social qui devient le nouveau challenge. Trois (3) noms sont au-devant de la scène.
Trois hommes aux profils spécifiques dans la cour de la mouvance. Emmanuel Golou, Conrad Gbaguidi et Amouda Razack. Volontiers, nous excluons de l’analyse ici Alassane Tigri du parti d’opposition Les Démocrates.
Bien qu’il remplisse les critères pour prétendre à la présidence du Conseil Économique et Social, Alassane Tigri n’a pratiquement aucune chance de passer le »grand mur » formé par le bloc compact des membres de la majorité présidentielle. Dans la nouvelle formule du Ces, le cumul des membres désignés par les partis de la mouvance et le Président de la République est largement suffisant pour briser tout rêve de pouvoir nourri par Alassane Tigri du parti d’opposition Les Démocrates.
On imagine mal que dans ce contexte, les acteurs de la mouvance puissent permettre à un opposant d’accéder à la présidence du Conseil Économique et Social. La seule certitude à l’étape actuelle est la conservation du fauteuil de président du Ces dans le cercle des pro-Talon.
Mais qui ? La question suscite déjà des débats dans les allées des partis politiques soutenant le gouvernement. Emmanuel Golou, Conrad Gbaguidi et Amouda Razack sont les noms qui reviennent le plus souvent. Si sur certains critères, les trois personnalités sont à équidistance, il existe bien des raisons pour lesquelles, in fine, l’un d’eux finira par emporter la conviction de la majorité. Selon la loi organique de l’institution, la désignation du prochain Président du Ces se fera parmi les représentants de l’Assemblée Nationale ou du gouvernement.
Ici encore, le Président de la République, Patrice Talon dans sa peau de patron de la mouvance aura un rôle à jouer. Ce débat devra être arbitré par Patrice Talon dans un souci d’équité dans le partage du pouvoir entre les entités politiques qui portent son action. Emmanuel Golou est désigné par le Bloc Républicain.
Après lui, on cite Conrad Gbaguidi et Amouda Razack. Dans les discussions fortuites en cours dans les creusets politiques, le profil de Conrad Gbaguidi n’est nullement remis en cause. Seul hic, sa région de provenance. L’homme est natif de Savalou. Or, cette région du Bénin a déjà un fils président d’institution notamment Dorothé Sossa de la Cour constitutionnelle.
Amouda Razack est un disciple bien assis à l’ombre du baobab, fait-on savoir. Union progressiste le renouveau bon teint, Amouda Razack a été président de la Cour constitutionnelle. Difficile, dans l’entendement de certains, que Amouda Razack soit encore porté à la présidence du Conseil Économique et Social.
Sa désignation comme président du Ces poserait à tout point de vue un problème d’équité dans le partage du pouvoir au sein de la mouvance. Le parti Up-r contrôle par exemple le parlement avec Louis Vlavonou et la vice-présidence de la République avec Mariam Chabi Talata.
Même si les présidents d’institutions comme celui de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), de la Cour suprême et de la Haute Cour de Justice n’ont pas de couleur politique claire, certains observateurs disent qu’ils sont proches du parti Up-r. Dans l’espace institutionnel donc, seul le Médiateur de la République est issu du parti Bloc Républicain.
Souci d’équité y oblige, Patrice Talon devra avoir un penchant pour le parti Bloc Républicain dans les discussions devant aboutir à la désignation du futur président du Conseil Économique et Social.
Redonner du souffle au cheval blanc cabré en choisissant un membre du parti Bloc Républicain comme président du Conseil Économique et Social relèverait d’un choix de raison et obéirait à un souci d’équité. Dans cette configuration, Emmanuel Golou semble conserver toutes ses chances d’être porté à la présidence du Conseil Économique et Social.
Fidèle et loyal aux idéaux de la rupture, Emmanuel Golou a un parcours académique, professionnel et une riche expérience politique incontestable. Docteur en économie, l’acteur politique du Bloc Républicain a une véritable expertise dans le monde des finances.
Des critères politiques aux critères d’expertise, tout semble indiqué que sur le trio de noms, Emmanuel Golou est en pole position. Mais, Patrice Talon, l’arbitre du jeu, aura à coup sûr le dernier mot. Le choix paraît simple, mais au fond, il est complexe.
Brivaël Klokpê Sogbovi
Belle analyse !
Belle plume, comme d’habitude !!
Bel avenir dans la corporation !!!