Consolidation de l’Etat de droit au Bénin : l’ONG ALCRER célèbre ses noces de perle au service de la gouvernance participative
L’Association de Lutte Contre le Racisme, l’Ethnocentrisme et le Régionalisme (ALCRER) célèbre ses trente ans d’existence au service de la consolidation de l’État de droit et de la démocratie au Bénin. Au détour d’une conférence de presse, Martin Assogba a fait le point des actions phares menées au service de la démocratie, de la bonne gouvernance, des droits humains et du civisme. La conférence tenue ce vendredi 20 décembre 2024 au siège de l’association a réuni plusieurs acteurs de la société civile et des hommes des médias.
« 30 ans d’activisme en faveur de la participation citoyenne, de la culture démocratique, de la bonne gouvernance et des droits humains ». C’est le thème qui marque la célébration des trois (03) décennies d’activisme et de plaidoyer au Bénin. Martin Assogba, président fondateur de l’ONG ALCRER, se réjouit du chemin parcouru depuis 1994, date de création de l’ONG. « En 30 ans, nous avons essayé de tenir notre rôle de chien de garde de la démocratie en dénonçant les abus de pouvoir et toutes sortes d’entorses à la construction et à la consolidation de l’État de droit. Nous avons parcouru monts et vallées pour vulgariser les messages législatifs, les textes réglementaires, les politiques publiques afin que nul n’ignore les normes de la République et les valeurs du vivre-ensemble », a-t-il rappelé. Durant ce parcours, des actions phares ont été menées par les membres et ont provoqué des résultats majeurs. Ces actions ont été menées au sein d’organismes publics ou parapublics, nationaux, régionaux et internationaux. À en croire le président de l’ONG, en 30 ans, une quarantaine de projets de développement, sans compter les missions spéciales, ont été initiés.
Dans les années 2000, l’ONG a offert au Bénin le premier draft qui a permis d’élaborer la loi portant lutte contre la corruption et les infractions connexes. L’organisation a joué un rôle de pionnier dans l’établissement de la liste électorale permanente informatisée (LEPI). En 2006 et 2007, elle a réussi à doter le pays du premier manuel de procédures permettant aux comptables publics de nos collectivités territoriales de produire les comptes de gestion, donnant ainsi l’occasion au Trésor public de mettre ces comptes en état d’examen et au juge financier de les apurer. La même année, une collaboration avec d’autres acteurs tels que Social Watch Bénin et Transparency International a permis au pays de se doter d’un plan d’action de lutte contre la corruption. D’autres initiatives ont été portées par Martin Assogba et ses compagnons militants pour une éducation civique et la reddition des comptes, aujourd’hui dans les communes du Bénin.
Ces trente années sont teintées de foi, de passion et de soif du vivre-ensemble pour une société plus démocratique, marquée par la justice, l’équité, l’éthique et la bonne gouvernance, où chaque citoyen jouit pleinement de ses droits, informe Martin Assogba. Toutefois, le travail ne s’est pas fait sans difficultés. « Il me plaît de revenir ici sur deux de ces défis : l’inexistence d’un siège propre à l’ONG ALCRER et le manque de mobilisation de ressources propres, qui nous rend dépendants de l’aide extérieure. Cette situation limite notre liberté d’action, fragilise nos acquis et notre capacité à investir de nouveaux champs d’intervention », se désole le défenseur des droits de l’homme, qui promet de continuer le travail.
L’ONG ALCRER a été créée le 23 décembre 1994 à Cotonou. Elle s’est spécialisée dans l’éducation de la couche juvénile et dans la sensibilisation des populations en période électorale. L’organisation s’est donnée pour missions principales de protéger, de promouvoir et de défendre les droits de l’homme, ainsi que de promouvoir la bonne gouvernance. Les festivités marquant la célébration de ses trentenaires se poursuivront tout au long de l’année 2025.
Médard CLOBECHI