La situation reste critique à Goma, ville stratégique de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis, dimanche dernier des rebelles du M23, soutenus par 3 000 à 4 000 soldats rwandais selon les Nations unies, contrôlent désormais plusieurs secteurs à l’ouest. Les affrontements, qui se sont intensifiés, bouleversent le quotidien de cette région de plus de 2 millions d’habitants.
Ce Mardi, des échanges de tirs nourris ont retenti dans les quartiers est de Goma, notamment autour de l’axe menant à l’aéroport et à la frontière rwandaise de Gisenyi. Tandis que l’armée congolaise sécurise encore l’aéroport, les rebelles du M23 renforcent leur emprise dans l’ouest de la ville, accentuant le chaos.
Certaines zones restent totalement inaccessibles, rendant complexe l’évaluation exacte des positions et des rapports de force. Ces restrictions freinent aussi l’intervention des organisations humanitaires, pourtant vitales dans cette région marquée par des déplacements massifs de populations. Des centaines de Congolais ont fui les combats pour rejoindre des camps de déplacés en périphérie de la ville. Parallèlement, des Rwandais vivant à proximité de la frontière ont été évacués par mesure de sécurité. Goma, située sur les rives du lac Kivu, demeure un carrefour essentiel pour les efforts de secours et les flux migratoires dans la région des Grands Lacs.
En RDC, le ministre du Développement rural du Nord-Kivu a affirmé lundi dernier, que l’armée congolaise contrôlait toujours 80 % de Goma, ajoutant que les troupes rwandaises restaient cantonnées à la périphérie ou de l’autre côté de la frontière. Cependant, ces déclarations peinent à apaiser l’inquiétude des habitants, pris en étau entre les combats et l’incertitude.
Médard C