Au moins 43 personnes ont perdu la vie dans l’effondrement d’une mine d’or artisanale dans l’ouest du Mali. La scène s’est déroulée près des villes de Kéniéba et Dabia, situées dans la région de Kayes, haut lieu de l’exploitation aurifère du pays. La majorité des victimes sont des femmes qui s’étaient aventurées dans des puits à ciel ouvert, abandonnés par des sociétés minières industrielles, à la recherche de fragments d’or.
L’accident illustre une nouvelle fois les dangers de l’orpaillage artisanal au Mali. Attirés par la flambée des prix des métaux précieux et l’absence de débouchés économiques alternatifs, des milliers de mineurs exploitent ces gisements sans encadrement ni infrastructures de sécurité. L’usage de méthodes rudimentaires et l’absence de réglementation accroissent le risque d’accidents mortels.
Fin janvier, une autre tragédie s’était produite dans le sud-ouest du pays : treize mineurs, dont des femmes et trois enfants, ont péri après l’inondation soudaine d’un tunnel creusé pour l’extraction de l’or. Le Mali, troisième producteur d’or d’Afrique, attire de grands groupes miniers internationaux opérant sous autorisation gouvernementale. Toutefois, les autorités peinent à contrôler l’essor de l’orpaillage artisanal, qui coexiste avec les exploitations industrielles. Malgré les dangers, ces activités informelles restent une source de revenus essentielle pour de nombreuses communautés locales.

Médard CLOBECHI