
Le procès de l’affaire Urbain Dangnivo a repris ce mardi 11 mars 2025. À la barre, Codjo Cossi Alofa et Donatien Amoussou, accusés respectivement d’assassinat et de complicité d’assassinat, ont de nouveau répondu aux accusations portées contre eux. Cinq ans après la réouverture de ce dossier, Alofa a livré des révélations troublantes sur les circonstances de son implication.
Il a d’abord contesté son identité, affirmant que le nom « Cossi » lui avait été attribué par le commissaire Alédji. « Je ne m’appelle pas Cossi Codjo Alofa. C’est Alédji qui m’a donné ce nom », a-t-il déclaré, précisant qu’il ignorait toujours qui était Urbain Dangnivo.
Codjo Alofa a ensuite révélé avoir été contacté par le commissaire Alédji pour une mission visant à neutraliser un opposant au président de l’époque. « On m’a dit que dans un pays, s’il y a des citoyens qui veulent gêner le président, on s’occupe d’eux », a-t-il affirmé. Selon lui, Dangnivo détenait des informations compromettantes pour le régime en place, mais il ignore toujours les circonstances exactes de son assassinat et la disparition de son corps.

Dans ses déclarations, Alofa a affirmé qu’une somme de 25 millions de francs CFA lui avait été promise en échange de l’aveu du meurtre de Dangnivo. « Lors de mon évasion organisée, on m’a donné 50 000 francs au lieu des 25 millions promis », a-t-il dénoncé. Il soutient cependant n’avoir joué aucun rôle direct dans l’assassinat.
« J’étais impliqué dans une affaire de vol, pas d’assassinat »
D’après lui, son arrestation initiale concernait un vol de moto commis le 16 août. Son complice ayant pris la fuite, l’enquête s’est rapidement retournée contre lui. Placé en détention à Godomey, il affirme que son téléphone, alors en possession d’un policier, continuait de recevoir des appels de son complice. « J’ai demandé à mon ami de me trouver un avocat pour cette affaire de vol. Et voilà comment tout a basculé », a-t-il conclu. Le procès suit son cours et ces nouvelles déclarations risquent de relancer le débat sur les dessous de cette affaire qui dure depuis plus d’une décennie.
Médard CLOBECHI
