Ce mardi 11 mars 2025, lors de la reprise du procès sur l’assassinat d’Urbain Dangnivo, Donatien Amoussou, présumé complice dans cette affaire, a livré un témoignage explosif. Il accuse un ancien haut responsable de la sécurité présidentielle d’avoir tenté de le manipuler en lui proposant de livrer un téléphone appartenant à la victime à la radio Océan FM, en échange d’une somme de 500 000 FCFA.
Un engrenage fatal
Arrêté en 2010, Donatien Amoussou clame toujours son innocence. Selon lui, son seul tort aurait été d’avoir signalé un véhicule suspect recherché par les autorités. Cette initiative l’a conduit à solliciter son frère journaliste, qui l’a mis en contact avec Julien Akpaki, alors directeur de l’ORTB. Ce dernier aurait fait appel au colonel Séverin Koumasségbé, chef de la sécurité présidentielle de l’époque.

D’après Amoussou, le colonel Koumasségbé lui aurait demandé de livrer un téléphone à Océan FM, une mission qu’il affirme avoir refusée. Peu après, il aurait été convoqué à la Présidence, où le colonel l’aurait rassuré en lui promettant qu’il ne serait plus sollicité. Pourtant, les événements ont rapidement pris une autre tournure.
De témoin à accusé
Peu après cette rencontre, Donatien Amoussou a été interpellé et placé en garde à vue. Lors de son interrogatoire, six autres suspects ont été arrêtés, dont Codjo Cossi Alofa, principal accusé du meurtre. Ce dernier l’a alors désigné comme complice, entraînant son inculpation. Face aux juges, Amoussou persiste : il affirme n’avoir jamais connu Urbain Dangnivo ni participé de près ou de loin à son assassinat. Ses déclarations ravivent les doutes et alimentent les soupçons sur d’éventuelles pressions et manipulations dans cette affaire, toujours marquée par de nombreuses zones d’ombre.
Médard CLOBECHI