
Le 19 mars 2025, le tribunal de première instance de Cotonou a repris l’audience de la session criminelle sur la disparition de Pierre Urbain Dangnivo. Cette reprise intervient après une interruption de sept ans, le dernier procès ayant eu lieu en 2018.
À la barre, le colonel Firmin Boko, ancien capitaine de gendarmerie et membre de la commission d’enquête, a livré des détails accablants sur les circonstances de la disparition de Dangnivo. Selon ses déclarations, Alofa, un féticheur incarcéré, aurait avoué avoir administré un comprimé fourni par Donatien Amoussou à la victime, entraînant sa mort. Il aurait ensuite transporté le corps dans son véhicule, en compagnie de Paulo et d’une autre personne non identifiée.
Le colonel Boko a également évoqué des tensions entre Donatien Amoussou et Lucien Degbo à la baie des Officiers, suggérant des liens complexes entre les différents protagonistes. Il a précisé que les gardés à vue n’étaient pas menottés, répondant ainsi à une question du président de séance. Concernant le calendrier des investigations, il a indiqué que la commission d’enquête avait présenté ses conclusions au parquet entre le 24 et le 26 septembre, avec des auditions débutant le 26 septembre.

Me Olga Anasside, avocate de la défense, a interrogé le témoin sur plusieurs points, notamment la date exacte de présentation du dossier au parquet et les circonstances de l’exhumation du corps. Le colonel Boko a précisé que l’exhumation avait eu lieu le 27 septembre, après que le périmètre eut été sécurisé la veille, en raison de l’heure tardive.
Il est à noter que lors de l’audience du 11 mars, Alofa avait nié toute implication dans le meurtre, affirmant avoir été contraint de porter la responsabilité du crime en échange d’argent et de la promesse d’une relaxe. De son côté, Donatien Amoussou a plaidé non coupable, rejetant toutes les accusations portées contre lui.
Ulrich Zinsou
