Face aux fake news et à la manipulation; Claudine Prudencio : « L’éducation aux médias, un rempart essentiel contre la désinformation »
À l’ère du numérique, où les fake news et les manipulations prolifèrent, il est crucial d’apprendre à distinguer le vrai du faux. Claudine Prudencio, présidente de la Renaissance Nationale et ministre conseillère à la santé, plaide pour une éducation aux médias et à l’information (EMI) afin d’armer intellectuellement les citoyens face aux dangers de la désinformation.
Citoyenneté et lutte contre la désinformation : pourquoi l’éducation aux médias et à l’information est votre meilleure arme
Par Claudine Afiavi PRUDENCIO
Vous avez grandi avec Internet. Vous utilisez les réseaux sociaux au quotidien. Vous échangez, partagez, réagissez à des contenus qui circulent à toute vitesse. Mais avez-vous appris à distinguer une information fiable d’une intox ? À repérer une image manipulée ? À vérifier l’origine d’une vidéo virale ? C’est là que l’éducation aux médias et à l’information (EMI) entre en jeu.
Comprendre avant de consommer
Aujourd’hui, l’information n’est plus un privilège réservé à une élite. Elle est partout, accessible en un clic. Mais cette accessibilité ne garantit pas la qualité. Des fake news circulent massivement. Des rumeurs deviennent virales. Des discours de haine sont déguisés en opinion.
L’éducation aux médias, c’est apprendre à comprendre l’information avant de la consommer. C’est acquérir des outils pour analyser un message, décrypter ce qu’il dit… et ce qu’il ne dit pas. C’est aussi apprendre à penser par soi-même au lieu de se laisser influencer par la masse ou les algorithmes.
Être un citoyen éclairé à l’ère numérique

Être étudiant aujourd’hui, c’est déjà être citoyen. Et être citoyen, ce n’est pas seulement voter tous les cinq ans. C’est participer activement à la vie démocratique : comprendre les débats, se forger une opinion, défendre des causes, s’engager avec lucidité.
Or, il est impossible d’être un citoyen éclairé sans une bonne maîtrise de l’information. Car mal s’informer, c’est risquer de mal décider. C’est laisser d’autres penser à votre place. L’éducation aux médias, c’est donc s’armer intellectuellement pour ne pas être manipulé, ni complice involontaire de la manipulation.
Lutter contre la désinformation : un devoir générationnel
La désinformation n’est pas qu’un problème technique. C’est un problème de société. Elle divise, elle trompe, elle influence, parfois même avec des conséquences politiques ou sociales graves. Elle se nourrit de notre naïveté, de notre rapidité à partager sans vérifier.
Mais vous avez le pouvoir d’inverser la tendance. À condition d’être formés. L’EMI vous aide à reconnaître les fausses informations, à vérifier les faits, à analyser les discours, à interroger les sources. Elle vous apprend à ne pas être les relais passifs des infox, mais les sentinelles critiques de la vérité.
Votre rôle dans la société numérique
En tant qu’étudiants, futurs journalistes, juristes, ingénieurs, sociologues, entrepreneurs… vous êtes les bâtisseurs du monde de demain. Et ce monde sera numérique. Vous avez donc la responsabilité d’en faire un espace de liberté, de respect, de connaissance et de vérité.
Cela passe par une éthique personnelle : ne pas partager n’importe quoi, ne pas propager la haine, ne pas sombrer dans la facilité du buzz. Cela passe aussi par une attitude intellectuelle : rester curieux, rigoureux, ouvert, mais exigeant.
En résumé…
L’éducation aux médias et à l’information n’est pas un cours de plus. C’est une compétence de vie, une attitude citoyenne, une arme de défense intellectuelle dans un monde complexe. Elle vous donne le pouvoir de comprendre, de résister, de construire.
Alors, la prochaine fois que vous ouvrez votre fil d’actualité, posez-vous ces questions :
• Qui parle ?
• Pourquoi ce contenu circule maintenant ?
• Est-ce vérifié ?
• Est-ce que je suis entrain d’être manipulé ?
• Et surtout : est-ce que je suis un simple relais… ou un acteur lucide de mon époque ?
La vraie liberté commence quand on sait dire non à la manipulation. Et cela, ça s’apprend.