Commissariat d’arrondissement de Dogbo : Bagarre entre policiers à Dogbo, lèvres déchirées, l’image de la police écorchée

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Ça ne va pas du tout au commissariat d’arrondissement (Ca) de Dogbo dans le département du Couffo. Cette conclusion formelle n’est pas sévère au regard des faits graves et déshonorants signalés avec récurrence ces dernières semaines au niveau de cette unité de police. Au cœur des scénarii noirs décrits par nos sources, le sous-brigadier major de police (Sbmp) B. Séverin est présenté comme l’acteur principal à l’initiative des actions objet de  »soucis » et  »casse-tête ».

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Pour creuser l’information, le Département enquête et investigation (Dei) du Groupe de presse Le Potentiel a engagé ses opérations de fouilles et de collecte approfondies. Depuis sa prise de fonctions en août 2024 au niveau du commissariat d’arrondissement de Dogbo, le Sbmp B. Séverin se serait illustré constamment dans des actes peu recommandables dans les normes policières. Les premiers impairs naissent d’un déni de reconnaissance de l’autorité hiérarchique. Selon nos sources, le Sbmp B. Séverin est le subordonné du Brigadier de police (Bp) A. Charlemagne.

Mais le 2 novembre 2024, un manquement d’égard sera signalé. Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2024, le véhicule de patrouille du Ca de Dogbo a eu un accident. Le Sbmp B. Séverin est envoyé sur le terrain par le commissaire pour faire le constat au niveau du carrefour du marché de Dogbo. Ici, nos sources renseignent qu’une fois sur le terrain, le Sbmp B. Séverin n’a pas daigné saluer son supérieur hiérarchique, le Brigadier de police A. Charlemagne. C’est à un autre subalterne qu’il aurait demandé de narrer les circonstances de la survenue de l’accident.

Sans surprise, le BP A. Charlemagne va s’opposer à cette procédure et ira se plaindre plus tard au commissaire. Présent au moment de la plainte, le Sbmp B. Séverin va « s’enflammer et traiter de tous les noms d’oiseaux son chef hiérarchique » devant le commissaire, apprennent nos sources. À l’époque, la hiérarchie policière au niveau départemental aurait d’ailleurs demandé au commissaire de Dogbo de prendre des mesures contre Sbmp B. Séverin.

Hélas, il est difficile de confirmer si cette mesure a été faite. Nos sources dubitatives n’ont pu confirmer laissant croire alors que l’instruction de la direction départementale de la police républicaine du Couffo n’a pas été probablement suivie.

Terreur, coups et blessures : collègues et populations civiles victimes

Au niveau du commissariat d’arrondissement de Dogbo, l’ambiance de travail est si lourde que nos sources n’ont pas hésité à parler de  »terreur ». Ici encore, le nom du Sbmp B. Séverin est au bout des lèvres. 4 mars 2025. Il est presque 21h. Le Brigadier de police Charlemagne A. est en pleine discussion avec ses collègues au poste de police. Très vite, le ton monte avec des menaces. C’est le Sbmp B. Séverin qui venait de s’introduire dans la discussion.

Pour lui, le BP Charlemagne A. parlait du commissaire avec son collègue flic. Mais la tension ne faiblit pas. Face au ton menaçant, la colère et le bruit, le BP Charlemagne A. s’est résolu à tirer cette affaire au clair. Il demande instamment au Sbmp Séverin de dire ce qu’il aurait dit du commissaire lors de sa conversation avec son collègue flic. A. Charlemagne était loin d’imaginer qu’en réponse il recevait des coups de points de son subordonné, le Sbmp Séverin.

Les images des services corporels consultées par le Dei laissent voir des blessures au niveau de la lèvre supérieure du Brigadier de police A. Charlemagne. Celui-ci aurait même pu perdre ses dents. Ce n’est pas seulement les flics du Commissariat d’arrondissement de Dogbo qui vivent la terreur imposée par leur collègue.

À Dogbo, les populations civiles seraient aussi victimes de diverses sévices corporelles lors des patrouilles. Parlant du Sbmp Séverin, les sources du Dei décrivent un flic  »violent et brutal » et  »sans pitié » pour les populations civiles.

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Des sanctions en souffrance

Le corps de la police républicaine est régi par des règles de fonctionnement. Tous les cas de déviance sont traités suivant une procédure bien connue. Dans le cas des faits reprochés au Sbmp Séverin B., la prise des mesures à valeur de sanction et de rappel à l’ordre semble être en souffrance.

Convoqué à s’expliquer à la Ddpr, le Sbmp Séverin aurait nié les faits en bloc. Pour lever le doute, la hiérarchie départementale a invité trois (3) des témoins de l’altercation qui n’ont pas hésité à confirmer les faits reprochés au Sbmp Séverin B. Nos sources renseignent qu’instamment, le commissaire de Dogbo a été instruit pour constituer un dossier sur le cas Séverin B. Transmis à la Ddpr/ Couffo, ce dossier n’a jusqu’ici pas connu de suite, apprennent nos sources. Pour les spécialistes des questions sécuritaires joints par le Dei, le Sbmp Séverin B. devrait déjà être placé en arrêt de rigueur selon les textes régissant la police républicaine avant d’être renvoyé à la Direction générale de la police républicaine à Cotonou pour la suite des procédures.

La hiérarchie policière au niveau départemental veut-elle encore plus de temps pour établir les bases des faits imputés au Sbmp Séverin B avant d’activer les sanctions ? Question ! Mais pour l’heure, les flics témoins de l’altercation qui sont allés confirmer les faits à la Ddpr/ Couffo doivent encore vivre leur journée de travail sous le regard menaçant du Sbmp Séverin B.

La réaction du commissaire et du mis en cause

Dans ce dossier, le Dei du Groupe de presse Le Potentiel a fait du contradictoire un principe clé. Aussi bien les populations civiles, le commissaire et le Sbmp Séverin B. ont été interrogés. Une bagarre entre policiers dans laquelle un subordonné a failli démolir les mâchoires à son supérieur hiérarchique n’est pas drôle. Les faits décrits déshonorent la police républicaine et mettent même en insécurité les populations.

Là-dessus, le commissaire a été joint par l’équipe du Dei. Selon le commissaire qui est le chef de l’unité, des policiers qui se chamaillent, cela peut arriver dans toute société. Dans tous les cas, la procédure est connue, dira-t-il à notre équipe d’investigation tout en disant qu’il ne pouvait ni confirmer ni infirmer les faits de bagarre au sein de son unité.

De son côté, le Sbmp Séverin B. soutient qu’il n’est pas le premier à déclencher la bagarre. Selon lui, c’est le BP Charlemagne A. qui  »a tapé sa main » en premier et  » l’incident  » est parti. À l’en croire, tout est parti de son opposition contre une certaine façon de faire du BP Charlemagne. Celui-ci aurait demandé à de jeunes subalternes de prendre directement des frais (5000 FCFA) de contraventions au lieu de renvoyer les gens vers le trésor et d’attendre la quittance. Chose contre laquelle il s’est opposé en mobilisant par la suite toute la classe des jeunes policiers pour prodiguer des conseils de carrière professionnelle.

L’usager chez qui on devrait percevoir directement les 5000 francs CFA de frais de contravention serait un ami du Sbmp Séverin. Il serait coutumier des faits répréhensibles. Mais le Sbmp se défend et parle des accusations motivées par des querelles internes entre agents.

Vérité ou mensonge, les faits étalés n’honorent en rien l’image de la police républicaine. Le Directeur général de la police républicaine Brice Allowanou devra ouvrir ce dossier pour tirer au clair les choses. Cela y va de la santé de l’institution policière.

B. K. S

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