
Défense des droits des femmes : WiLDAF-Bénin célèbre 25 ans de lutte au service des plus vulnérables
Le Réseau WiLDAF-Bénin a célébré ce week-end ses 25 ans d’engagement pour la promotion et la défense des droits des femmes et des filles. Une cérémonie marquée par des témoignages émouvants et des appels à la vigilance face aux défis persistants. La cérémonie de célébration s’est déroulée dans une salle comble à l’hôtel KTA, à Cotonou.
Ahouéfa Françoise Sossou Agbaholou, actuelle coordonnatrice nationale WILDAF-Bénin, a ouvert les festivités en remerciant partenaires, membres et institutions. « Depuis un quart de siècle, nous œuvrons avec conviction pour un monde plus juste et équitable », a-t-elle déclaré.
Dans son discours d’ouverture, elle a rappelé les acquis du réseau, notamment la création de centres intégrés pour les victimes de violences, les actions de plaidoyer ayant abouti à des réformes juridiques et le renforcement des capacités de milliers de femmes à travers le pays. Une ambition reste vive : la construction d’un siège pour le réseau. « Ce sera un espace dédié à l’amplification de notre impact », a-t-elle affirmé.
Geneviève Boko Nadjo, première présidente de WiLDAF-Bénin, a livré un témoignage fort en émotions. Elle est revenue sur les débuts modestes du réseau, évoquant une pièce de 2m² qui servait alors de bureau. « Nous sommes parties de rien, mais nous avions la conviction que le droit pouvait transformer des vies », a-t-elle lancé.
Geneviève Boko Nadjo a salué les avancées, comme l’adoption du Code des personnes et de la famille, qu’elle considère comme « l’un des plus avant-gardistes en Afrique de l’Ouest ». Elle s’est inquiétée cependant de tentatives de recul. « Il est question de remettre en cause certains acquis comme la monogamie. Mesdames, vigilance ! », a-t-elle averti.

La militante a aussi lancé un message fort à la jeunesse féminine « Prenez le flambeau. Nourrissez ce réseau de vos idées, de votre énergie, de votre audace », a-t-elle encouragé. Avant d’ajouter, un brin nostalgique : « À l’époque, on nous traitait de tous les noms parce qu’on osait. » Elle demande aux jeunes filles de se joindre à l’équipe actuelle de WILDAF-Bénin pour apprendre et assurer d’une bonne relève pour la défense des conditions féminines.
La représentante du gouvernement, Agnès Oladoun Badou Savi, directrice adjointe de cabinet au ministère des Affaires sociales et de la Microfinance, a salué les réalisations du réseau. « Vingt-cinq ans d’engagement, de lutte et de solidarité pour les droits des femmes méritent notre reconnaissance », a-t-elle affirmé.
Elle a réaffirmé l’engagement de l’État béninois pour l’égalité des genres. « La justice sociale passe par l’autonomisation des femmes, et cela ne peut se faire sans un accès équitable à la justice, à la terre, à la santé et à la prise de décision », a-t-elle précisé. Elle a également insisté sur le rôle clé des partenariats entre société civile et institutions publiques pour faire face aux défis à venir.
La célébration s’est conclue sur une note d’unité et d’espoir. Le réseau, tout en regardant avec fierté son parcours, se projette vers de nouveaux défis, avec la même détermination qui l’anime depuis le 18 juin 1999, date de création.
Médard CLOBECHI
