
Les tensions entre le Bénin et le Niger ne cessent de s’aggraver. Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023 à Niamey, la brouille entre les deux voisins s’est transformée en crise ouverte. Frontières fermées, accusations croisées, blocage du pipeline d’exportation de pétrole nigérien… le dialogue est rompu, la coopération en suspens.
Dans une tribune incisive, Jean-Claude Yevi, expert en communication et coopération interculturelle Europe-Afrique, décrypte les ressorts profonds de cette escalade. Il y voit bien plus qu’un différend bilatéral, une menace directe pour l’intégration régionale et la stabilité en Afrique de l’Ouest. « Nous assistons à un effondrement silencieux de la confiance entre deux pays liés par l’histoire, la géographie et les défis sécuritaires », alerte le consultant.
Une crise aux multiples facettes : géopolitique, énergétique et symbolique
Au cœur du blocage : le pétrole nigérien, dont l’acheminement dépend d’infrastructures béninoises, mais aussi les accusations de collusion entre Cotonou et des puissances étrangères un discours alimenté par la junte au pouvoir à Niamey. Pour Yevi, ces postures entretiennent un climat de suspicion généralisée, au détriment des populations et des intérêts communs.
La fermeture prolongée des frontières affecte gravement les échanges économiques, les dynamiques locales et la sécurité transfrontalière. L’isolement du Niger, déjà fragilisé, risque d’accentuer l’instabilité dans la région.

« Sortir du face-à-face, retrouver le sens du dialogue »
Face à ce qu’il qualifie de « gâchis diplomatique », Jean-Claude Yevi appelle à un sursaut collectif. Il propose une relance structurée du dialogue bilatéral, soutenue par des médiations régionales crédibles et la réactivation des mécanismes de coopération transfrontalière. « Il faut réapprendre à se parler, à construire sur ce qui unit, plutôt que de s’enfermer dans la logique du blâme et de la rupture », plaide-t-il.
Une diplomatie du bon sens pour relancer l’intégration
Pour Jean-Claude Yevi, l’heure est venue de dépasser les postures idéologiques et les calculs de court terme. Il milite pour une diplomatie du bon sens, centrée sur les besoins réels des populations et les urgences régionales : lutte contre l’insécurité, développement économique, cohésion sociale.
Son appel sonne comme un avertissement : si la coopération Bénin–Niger s’effondre, c’est toute l’architecture régionale qui vacille.
Lisez l’intégralité de sa tribune ici.

