Trafic de femmes vers le Koweït et le Moyen-Orient: Un réseau de traite démantelé, faux papiers, complicités internes et départs orchestrés
Un vaste réseau de traite de personnes opérant entre le Bénin, le Togo et le Moyen-Orient vient d’être démantelé. Ciblant de jeunes femmes en quête d’emploi, principalement destinées au Koweït, ce réseau utilisait des structures de « placement de main-d’œuvre à l’étranger » pour organiser les départs. En coulisses, des complicités sont pointées parmi ceux censés lutter contre ces pratiques.
Le réseau de traite de personnes utilisait de faux actes de naissance et des passeports béninois pour faciliter les voyages. Les jeunes recrues, souvent sans formation, quittaient le territoire par l’aéroport international de Cotonou. Une fois à destination, elles se retrouvaient dans des conditions de travail souvent qualifiées d’inhumaines.
D’après les sources judiciaires du département Enquête et Investigation du Groupe de presse Le Potentiel, l’enquête ouverte par la Brigade économique et financière (BEF) a mis au jour un système structuré, reposant sur des fraudes documentaires massives et des recrutements illégaux, notamment au Bénin et au Togo.
Six responsables de structures ont été présentés le mardi 3 juin 2025 au procureur spécial de la CRIET. Quatre ont été placés sous mandat de dépôt, il s’agit de OGBEDON Djibril, promoteur de Job Pour Tous Services; AHOME Bienvenu, de Work Abroad, ATINDEGLA Geff Yannick, de BESALAO et de ALIDOU Chérif, de OFS Labour. Deux autres sont poursuivis sans mandat à savoir ADAMOU Aminou, promoteur de Innovatech Afric Institut et ARISSI Kotchani Francis Georges, co-promoteur de Work Abroad. L’affaire relance le débat sur les contrôles autour des agences de placement et sur la responsabilité des institutions publiques dans ce type de trafic de personnes. Les enquêtes se poursuivent, avec en ligne de mire d’éventuelles complicités au sein de l’administration publique
Joseph Sossou
