
Les pays du Sahel concentrent plus de morts liées au terrorisme sur leur territoire. Le dernier Indice mondial du terrorisme (Global Terrorism Index – GTI) 2025, publié par l’Institute for Economics and Peace, révèle que la bande sahélienne reste l’épicentre de la violence djihadiste. Plus d’une victime sur deux répertoriée l’an dernier dans le monde y a perdu la vie.
Avec plus de 700 décès enregistrés, le Burkina Faso demeure, pour la deuxième année consécutive, le pays le plus meurtri du Sahel. Les attaques sont attribuées principalement au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS). Elles visent à la fois les civils et les forces de sécurité, accentuant les déplacements internes et la crise humanitaire.
Le Niger occupe désormais la deuxième place du classement régional, après une amélioration remarquée en 2022. Plus de 400 personnes y ont péri en 2024, victimes d’attaques coordonnées contre des villages isolés, des postes militaires frontaliers et des rassemblements communautaires. Ce revirement souligne la fragilité des gains sécuritaires précédemment salués par la communauté internationale.

Au Nigeria, deux offensives particulièrement meurtrières ont marqué l’année : l’attaque du village de Mafa (État de Yobe), qui aurait fait entre 100 et 150 morts, et la confrontation fratricide entre l’organisation État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) et Boko Haram dans l’État de Borno, où plus de 70 combattants ont été tués.
Au Mali, les violences ne se cantonnent plus aux zones rurales. Une incursion contre l’école de gendarmerie de Bamako a coûté la vie à 60 soldats, montrant que même les centres urbains jusque-là relativement épargnés deviennent des cibles.
Les Nations unies tirent la sonnette d’alarme : les données préliminaires de 2025 indiquent déjà une hausse continue du nombre d’attaques et de victimes dans le Sahel. « Si rien n’est fait pour renforcer la coopération régionale et soutenir les États les plus vulnérables, la spirale de violence risque de s’étendre davantage », avertit un fonctionnaire onusien.
Médard Clobechi
