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Limogé du gouvernement et poursuivi pour diffamation devant la justice : Paulin Akponna en mode excuse, Adambi à l’attaque, la paix comme option rentable

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L’actualité de ces derniers jours met au-devant de la scène, Paulin Kingnidé Akponna, ex-ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines. Le 21 juin 2025, à l’occasion d’une activité politique de son parti Bloc Républicain (Br) à Parakou, Paulin Kingnidé Akponna s’est livré à un exercice de  »franc-parler » sur le développement local. Depuis le quartier Korobororou, les propos du désormais ex-ministre Paulin Akponna ont été secs et lourds. Lesdits propos laissaient croire qu’il existerait un siphonnage des deniers publics sur plusieurs dizaines de milliards FCFA au niveau du ministère de l’Energie, de l’Eau et des Mines. Très vite, les médias et les réseaux sociaux se saisissent des déclarations du ministre Paulin Akponna. La teneur desdits propos fait rage dans l’opinion. De l’avis de plusieurs observateurs, les propos de Paulin Kingnidé Akponna sonnent comme une accusation directe contre son prédécesseur l’ex-ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, Samou Seïdou Adambi. L’affaire est si retentissante que le Chef de l’État, Patrice Talon, en voyage officiel au Brésil n’a pas hésité à instruire ses services compétents pour débarquer Paulin Kingnidé Akponna du gouvernement. Le 26 juin 2026, le Président de la République, a opéré un réaménagement technique de son gouvernement. Paulin Akponna est remplacé par José Didier Tonato cumulativement avec ses fonctions de ministre de Cadre de Vie. Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji expliquera que Patrice Talon a décidé de se séparer de Paulin Akponna afin de le délier de toutes obligations de solidarité envers les membres du gouvernement pour lui permettre d’apporter tous les éléments nécessaires à la justice dans ce qu’il a lui-même nommé le siphonnage des deniers publics. Mais l’affaire ne s’arrête pas là, quelques heures après son limogeage du gouvernement, l’opinion publique découvre que Samou Seïdou Adambi a porté plainte contre Paulin Akponna pour des allégations mensongères, sans fondement et diffamation.

Akponna en mode excuse

Les mots ont coûté cher au ministre Paulin Kingnidé Akponna. Il l’aura appris à ses dépens. La communication publique et notamment politique a ses codes avec lesquels il faut savoir composer. Là-dessus, le ministre Paulin Akponna a péché. Et il le reconnaît. L’homme ne s’est pas privé de rendre publique une lettre d’excuses. Dans son communiqué publié par voie de presse, Paulin Kingnidé Akponna prend l’entière responsabilité de ses déclarations. Pour lui, il s’agit d’ une « erreur de communication » et d’une « faute politique gravissime ». Jamais, Paulin Akponna n’avait voulu souiller l’image de son prédécesseur. Il explique dans son communiqué d’excuses que ses propos ont été malheureusement interprétés comme une attaque frontale contre Samou Seïdou Adambi. En communication, à l’ère du digital, tout va vite. Paulin Akponna s’en rend compte post dégât. Face à l’ampleur du mal, Paulin Akponna fait même un aveu : « sa pédagogie de piètre profane politique a péché par des exemples inappropriés », lit-on dans sa lettre d’excuses adressée de façon préférentielle à des cibles bien choisies, notamment le Président de la République, Patrice Talon, l’ensemble du gouvernement, l’ex-ministre Samou Seïdou Adambi et la nation béninoise tout entière. « Je fais la génuflexion de ma coutume nagot pour leur renouveler mes sincères excuses », écrit-il pour conclure sa lettre d’excuse.

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La réconciliation, le chemin de la raison

Une faute de communication peut créer un branle-bas en politique avec des prolongements d’effets dans les communautés. Si le cas Paulin Akponna illustre à bien des égards la fragilité de la parole publique, il cache mal aussi des crises profondes et latentes qui peuvent en découler. L’affaire secoue le parti Bloc Républicain car Paulin Akponna et Samou Seïdou Adambi sont tous deux membres du parti Br. Le premier, orignaire de Savè est un digne représentant Shabè, branche nagot. Le second, fils de Parakou porte fièrement le sang bariba. L’histoire ancienne transmise dans les traditions renseigne que les deux peuples ont toujours développé des relations fraternelles. Par la force du dialogue, ces peuples ont toujours réussi à résoudre leurs différends. Paulin Kingnidé Akponna et Samou Seïdou Adambi sont des leaders politiques d’une même génération. Hériters nagot et bariba, ils ont l’obligation de renouer avec les valeurs de dialogue, de réconciliation et de pardon dans le dossier brûlant qui les oppose. Membres du même parti Bloc Républicain, Paulin Kingnidé Akponna et Samou Seïdou Adambi ne s’opposent ni sur le terrain idéologique ni sur celui politique. L’erreur de communication commise par l’un sur fond d’émotions peut donc être gérée entre frères nagot et bariba. D’ailleurs, l’ex-ministre Paulin Kingnidé Akponna a reconnu ses faux pas. Il a présenté des excuses publiques. Sur le chemin de la paix, la reconnaissance du péché est un grand pas et une main tendue à ceux qui ont été outrés. Il reste dès lors que le digne fils bariba Samou Seïdou Adambi saisisse cette main tendue. La bataille judiciaire qui s’annonce n’aura aucune plus value. Au plan communautaire, elle va davantage alimenter des clivages. Au plan politique, le bloc Républicain s’en sortira beaucoup plus fragilisé dans un contexte où le resserrement des rangs est le choix de raison à faire à l’approche des élections générales de 2026. Par conséquent, l’indifférence du Président du parti Br, Abdoulaye Bio Tchané ne peut être envisagée. Son leadership pour être la bouée de sauvetage pour éviter une déchirure fatale pour le parti dans les zones de Parakou et Savè. Pas plus que l’indifférence des rois et têtes couronnées nagot et bariba ne peut être une option. C’est ici que leur travail de médiation doit être productif pour aider ces deux frères à renouer le dialogue. Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès, dit-on. Dans le dialogue, ces deux personnalités sortiront gagnantes, et avec elles, deux communautés.

B. K. S

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