La France va restituer à la Côte d’Ivoire le « Djidji Ayôkwé », un tambour parleur emblématique spolié par l’armée coloniale en 1916. L’Assemblée nationale française a adopté, lundi 7 juillet 2025, une loi autorisant la rétrocession officielle de cet objet rituel. Il était conservé jusqu’à présent au musée du Quai Branly – Jacques Chirac, à Paris.
Mesurant trois mètres de long et pesant 430 kilogrammes, le tambour sacré servait autrefois à transmettre des messages codés et à alerter les populations rurales, notamment lors des enrôlements forcés sous la colonisation. Instrument de communication, mais aussi symbole d’autorité et de résistance, il est depuis longtemps réclamé par les communautés ivoiriennes.
Restauré en 2022 en prévision de son retour, le Djidji Ayôkwé va enfin regagner sa terre natale plus d’un siècle après sa spoliation. Cette restitution répond à une demande officielle formulée par l’État ivoirien en 2019, mais les revendications datent, elles de l’indépendance du pays en 1960.
Ce tambour n’est qu’un exemple parmi une longue liste : la Côte d’Ivoire réclame encore à la France la restitution d’au moins 148 œuvres et objets d’art pillés durant la colonisation. Ce geste s’inscrit dans une dynamique plus large de restitution du patrimoine africain par les anciennes puissances coloniales. Ces dernières années, plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, la Belgique ou les Pays-Bas, ont entamé des procédures similaires.
Médard Clobechi
