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Climat sociopolitique au Bénin : Le cadre de concertation de l’opposition sonne l’alerte et dénonce des « dérives »

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À quelques mois des élections générales de 2026, le Cadre de concertation des forces politiques de l’opposition a tenu une conférence de presse pour dénoncer ce qu’il qualifie de dérive autoritaire du régime en place. Entre restrictions des libertés, arrestations arbitraires et exils politiques, l’opposition appelle à un sursaut national. La conférence de presse s’est tenue le mardi 22 juillet au siège du parti « Les Démocrates » à Cotonou.

Les représentants de l’opposition béninoise ont exprimé une vive inquiétude quant à l’état des libertés publiques et de la gouvernance dans le pays. Dans une déclaration solennelle, le Cadre de concertation des forces politiques de l’opposition a accusé le pouvoir en place d’entretenir un climat de peur à l’approche du scrutin présidentiel de 2026.

« Nous sommes face à une paupérisation croissante, causée par une mauvaise gouvernance et un siphonage des ressources publiques », a déclaré un porte-parole du cadre de concertation politique, pointant du doigt les « atteintes graves aux libertés fondamentales » et « l’étouffement de toute voix dissonante ».

La déclaration de presse a évoqué plusieurs cas récents de « kidnappings politiques », citant notamment Julien Kandé Kansou, enlevé à son domicile, Steeve Amoussou arrêté au Togo, et Comlan Hugues Sossoukpe interpellé en Côte d’Ivoire. L’opposition dénonce également une « répression violente » visant les syndicats et les militants, en violation des lois de la République et des conventions internationales.

Le rapport d’Amnesty International publié en avril 2025 est venu renforcer les craintes de l’opposition. Celui-ci dénonce des détentions arbitraires et une restriction accrue de l’espace civique au Bénin. « À chaque consultation électorale, nous assistons à des vagues d’emprisonnements et d’exils, vidant le pays de ses forces vives », a insisté le Cadre de concertation.

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Autre point de discorde : le code électoral actuel, qualifié de « chrysogène » par les orateurs, et largement contesté par une majorité des forces vives de la nation. Son maintien en l’état, sans dialogue préalable, selon eux, est un signe clair de la volonté du pouvoir de verrouiller le processus électoral.

Dans ce contexte, l’opposition exhorte le peuple béninois à « se mobiliser massivement » pour assurer une « surveillance de masse » des élections de 2026, qu’elle souhaite transparentes, libres et équitables.

Alors que le pays s’apprête à célébrer son 65ᵉ anniversaire d’indépendance, les membres du Cadre de concertation appellent le président Patrice Talon à faire preuve de hauteur politique. « Cette dernière fête de l’indépendance sous son magistère devrait être un moment de réconciliation nationale », ont-ils lancé.

L’opposition formule trois principales exigences : la libération des détenus politiques, le retour des exilés, et l’ouverture d’un dialogue national. « Ce serait le geste fort qui pourrait redonner de l’espoir à un peuple meurtri », conclut la déclaration.

Médard Clobechi

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