Niger : Mohamed Bazoum détenu depuis depuis 2 ans sans procès, Human Rights Watch exige sa libération

Deux ans après le coup d’État du 26 juillet 2023, l’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) appelle à la libération immédiate de l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum. L’ONG dénonce une détention arbitraire et un mépris flagrant de l’État de droit par la junte militaire au pouvoir.

Depuis son renversement par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), Mohamed Bazoum est détenu au palais présidentiel de Niamey, sans accès à sa famille ni à ses avocats. Son épouse, Hadiza Bazoum, est également retenue. L’ancien président n’a plus fait d’apparition publique depuis son arrestation. Une réalité qui alimente les inquiétudes sur ses conditions de détention et sur le respect de ses droits fondamentaux.

Dans un communiqué, HRW condamne « des poursuites à caractère politique » et affirme que la détention prolongée de Mohamed Bazoum « discrédite toute prétention des autorités militaires à instaurer un Niger plus démocratique ». Pour l’organisation de défense des droits humains, cette situation reflète une dérive autoritaire inquiétante qui compromet la stabilité institutionnelle du pays.

La situation de l’ex-chef d’État s’est aggravée en juin dernier, lorsque la Cour d’État du Niger a levé son immunité présidentielle dans le cadre d’une procédure vivement critiquée par les observateurs internationaux. Les nouvelles autorités ont depuis annoncé leur intention de le poursuivre pour haute trahison.

Le collectif d’avocats de Mohamed Bazoum dénonce une prise d’otage politique. « Notre client est détenu illégalement depuis deux ans. Il est l’otage d’une junte militaire qui instrumentalise la justice à des fins de répression », ont-ils déclaré dans une note transmise à la presse.

Médard Clobechi